La saison des mangues introuvables de Daniyal Mueenuddin

A la fin des années 1970, entre Lahore et Islamabad, tandis que décline l'ordre féodal du Pakistan, une galerie inoubliable de serviteurs, de chauffeurs, de contremaîtres et de comptables gravite autour de K K Harouni, un propriétaire terrien distant et négligent.
Un magistral recueil de huit histoires entrelacées aux odeurs de poussière, de luxure et de mangues.

Daniyal Mueenuddin propose un voyage au Pakistan, mais également un voyage dans le temps puisque les huit nouvelles composant ce recueil se situent entre 1970 et le début des années 2000.

La famille Harouni est riche parce qu'elle possède de nombreuses terres prospères. Et, comme toute famille riche qui se respecte, la famille Harouni a de nombreux serviteurs : chauffeurs, comptables, contremaîtres, gardiens de troupeau, cuisinier.... Bref, à elle toute seule, la famille Harouni fait vivre une véritable petite ville.
Par là même, et parce que l'argent et le pouvoir vont de pair avec l'envie et la jalousie, tous ses personnages vivent, aiment, meurent, mangent, complotent... Ce sont tous ses sentiments que Daniyal Mueenuddin relate à travers l'ensemble de ses huit nouvelles.

Au fil des pages, et parce que les personnages se croisent, le lecteur découvre huit histoires différentes et pourtant liées entre elles par l'endroit où elles se déroulent.
De nombreux sujets sont abordés : la corruption, l'amour, le milieu social, les mutations d'une société mais surtout, une grande place est faite à la condition de la femme dans ce pays où elle semble n'avoir que peu de valeur.

L'écriture classique de Daniyal Mueenuddin dresse une description lucide, souvent drôle, et quelquefois légèrement mordante, de l'ensemble d'un pays finalement bien peu connu.

Un très joli voyage !