L'agence secrète d'Alper Canigüz (Service Presse)

L'agence secrète d'Alper Canigüz
Traduit par Célin Vuraler
Mirobole Editions, collection "Horizons Noirs"
En librairie depuis le 2 avril 2016
243 pages, 20 €
Service Presse

Musa, jeune rédacteur publicitaire désoeuvré, se fait recruter par un bien curieux employeur : l'Agence Secrète. Au même moment, une certaine École du Bonheur Intergalactique ouvre ses portes dans l'immeuble où vit Musa avec Saban, son colocataire dévot féru de magazines érotiques. Cette École se révèle l'unique client de l'Agence secrète. Puis un des responsables de l'agence disparaît. Une odeur de bizarre qui va enflammer les fantasmes conspirationnistes de Musa. 

Commence alors une sorte d'OSS 117 à Istanbul... Agrémenté d'invités spéciaux tels le Prince Charles ou Superman, embringuant le lecteur jusque sur les côtes de Myconos et dans les sphères de l'absurde, L'Agence secrète est un polar tragico-hilarant qui aurait offert un rôle parfait à Peter Sellers.

Pour L'agence secrète, Alper Canigüz met de côté son personnage favori de 5 ans, Alper Camu, croisé dans L'assassinat d'Hicabi Bey et Une fleur en enfer, et nous présente un tout nouveau antihéros farfelu : Musa.

Musa vit à Istanbul en collocation avec Saban, un jeune homme tout aussi bizarre que lui. Les deux amis sont des loosers, il faut bien le dire... Alors quand un poste de rédacteur se présente pour Musa, il ne peut qu'accepter le poste.

Il va ainsi découvrir une agence de publicité d'un genre un peu spécial puisqu'elle n'a qu'un client (L'École du Bonheur Intergalactique !) et que son patron est... un chat !

Intrigué par ses collègues, par son patron et par l'étrange client de L'agence secrète, Musa va commencer à mener l'enquête. Il faut dire qu'il est déjà très fortement imprégné de la théorie du complot et qu'il ne lui faut pas très longtemps pour admettre qu'il y a quelque chose de vraiment louche caché là-dessous !

Tout comme ses deux précédents romans, Alper Canigüz promène son lecteur dans Istanbul (et ici bien plus loin encore...) mais également et surtout dans son univers particulier.
L'agence secrète mêle tout à la fois polar, espionnage, science-fiction et humour déjanté créant ainsi une histoire complètement farfelue mais qui tient la route et captive le lecteur jusqu'à la dernière page.

Pour apprécier cette lecture à sa juste valeur, il faudra accepter de se laisser porter par le grain de folie de l'auteur, par le mélange bruyant et exotique d'Istanbul, détendre ses zygomatiques et partir pour un voyage en Absurdie (pas si absurde au fond !)

La première phrase :

"Quand j'ai appris que Borges et notre écrivains tragico-pathétique Kemalettin Kugcu étaient un seul et même individu,
j'ai pensé que jamais de ma vie je n'affronterais vérité plus effroyable."

Pour un autre avis, allez donc faire un tour chez Jeanne Desaubry, vous ne serez pas déçu !