Psychiko de Paul Nirvanas (Service Presse)

Psychiko de Paul Nirvanas
Mirobole Editions
Collection "Horizons Noirs"
224 pages - 19,50 €
En librairie le 7 Janvier 2016
Service Presse

"Véritable bourreau de lui-même,
il avait hâte de subir son châtiment."

Psychiko, le tout premier polar grec, est un véritable bijou.

Antihéros et probable cas clinique, Nikos Molochantis, jeune rentier désœuvré, est prêt à tout pour obtenir son quart d'heure de célébrité. Il a donc la brillante idée de se faire passer pour l'assassin d'une femme retrouvée morte dans un quartier d'Athènes. Grâce à la presse fascinée par cette affaire, Nikos se retrouve enfin sous les feux de la rampe, assez près de la guillotine pour être une vedette. Le stratagème parfait...
A ceci près qu'il risque de fonctionner au-delà de ses espérances.

Paru en 1928 sous forme de feuilleton, Psychiko met en place une mécanique infernale, où une police apathique affronte un faux coupable en quête de gloire.

Pour apprécier la lecture de Psychiko, il faut prendre conscience que ce pseudo-roman policier est paru en 1928 sous forme de feuilleton dans la presse athénienne.
De ce fait, Paul Nirvanas se trouve bien loin des codes du polar actuel au rythme haletant, aux techniques de recherche ultra-perfectionnées et aux personnages retors de serial killer.

Dans ce roman, le héros est un antihéros puisque, pour rendre sa vie un peu plus palpitante et obtenir la célébrité, il s'accuse d'un meurtre qu'il n'a pas commis.
Les policiers doivent se contenter d'interroger les voisins et d'enquêter avec les moyens qui sont les leurs : un carnet et un stylo.
La presse, quand à elle, n'a finalement rien à envier à la presse à sensation actuelle puisque, dès qu'elle s'empare de cette affaire peu banale de meurtre, elle trouve l'occasion de vendre en bien plus grosse quantité ses feuilles à scandale.

Et c'est là qu'est tout le génie de Paul Nirvanas.... et où le lecteur actuel prendra plaisir à sa lecture.

En effet, l'auteur a pris le parti de créer cette pseudo-intrigue policière pour se permettre une satire truculente de la presse, et de cette société qui se gorge des malheurs des autres.
En effet, très vite apparait ces journalistes sans scrupules prêt à tout pour une exclusivité, en compétition avec les policiers pour pouvoir dévoiler des éléments d'enquête quitte à même très fortement romancer certains indices.

Et, c'est à partir de ce moment que Psychiko redevient alors terriblement contemporain...

Mirobole Editions, et la très belle traduction de Loïc Marcou, offre au lecteur une balade en roman policier à la Agatha Christie sauce tragédie grecque et c'est un vrai plaisir de lecture.

La première phrase :

"Sous de gros titres en gras et en capitales,
les éditions matinales des journaux du 13 août 191...
annonçaient en première page une terrible nouvelle :"