Le coma des mortels de Maxime Chattam

Le coma des mortels de Maxime Chattam
Albin Michel
En librairie depuis le 1er juin 2016
388 pages, 21,90 €

Qui est Pierre ? Et d'ailleurs, se nomme-t-il vraiment Pierre? Un rêveur ? Un affabulateur ? Un assassin ? Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui. Et rarement de mort naturelle. Rebondissements incessants, métamorphoses, humour grinçant… un livre aussi fascinant que dérangeant, en quête d'une vérité des personnages qui se dérobe sans cesse.

Un roman noir virtuose dont l'univers singulier n'est pas sans évoquer celui d'un cinéma où David Lynch filmerait Amélie Poulain.

Pierre vit une espèce de crise de la trentaine. Il claque la porte de tout : son boulot, sa vie personnelle, ses amis pour recommencer de zéro.... Il devient alors nettoyeur de déjections au zoo de Vincennes.
Le drame est que la jeune femme dont il est amoureux est retrouvée assassinée et qu'il est de ce fait le principal succès.

Pierre va alors retracer les derniers mois de sa vie lors de son audition par la police... audition à laquelle assiste le lecteur.

Le moins que l'on puisse dire est que Maxime Chattam aura surpris ses fidèles lecteurs avec ce roman complètement décalé du reste de ses récits... D'ailleurs, bien qu'il y ai la nécessité d'une enquête policière, nous sommes ici dans un roman et non pas dans un thriller, style dans lequel Maxime Chattam est passé maître depuis quelques années.

Et ce n'est pas la seule étrangeté de ce roman : tout comme Pierre raconte les derniers mois de sa vie et remonte donc le temps, les chapitres sont numérotés à l'envers.
D'ailleurs chacun de ces chapitres commence par un mot en italique bien intrigant. Cette petite bizarrerie ne trouvera un sens que pour les lecteurs un peu curieux... les autres louperont quelque chose .

Enfin, Maxime Chattam surprend par une écriture drôle, quelquefois crue, parsemée d'expressions imagées et surtout livre une réflexion sur le sens de la vie, sur notre époque...

"Plus je la regarde, plus je la trouve jolie en fait. Elle a une beauté progressive.
Il y a des beautés myopes -belles de loin-,
des beautés presbytes -à tomber par terre mais insupportables à vivre de près-,
des beautés astigmates -en clair moches."

Certes, Le coma des mortels va dérouter les lecteurs habituels de Maxime Chattam mais il est agréable de voir qu'un auteur sait sortir de ses sentiers battus.

D'autant qu'il nous livre un roman drôle, cruel, direct et enlevé... Comme si un nouvel auteur était né !

La première phrase :

"Je ne veux pas vous mentir."

Pour d'autres avis, n'hésitez pas à visiter Plume de Cajou, Tribulations d'une vie, Le capharnaüm éclairé, Totalybrune....