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5 juin 2016

Hammerhead Ranch Motel de Tim Dorsey

hammerhead

HAMMERHEAD RANCH MOTEL de Tim Dorsey
Editions Rivages/noir  N° 567
(sortie aux USA en 2000  Puis Payot & Rivages en France (2003)
et enfin 2005 chez R/N.

La Floride est si belle qu'on pourrait la croire civilisée. Mais les personnages de ce livre ne commettraient pas une telle erreur. Ce qui les intéresse, c'est le pactole de cinq millions de dollars qu'on avait laissé enfermé au fond du coffre d'une Chrysler blanche dans Florida Roadkill, le précédent roman de Tim Dorsey.
Un magot insaisissable que Serge A Storms, le tueur que les psychiatres adorent, veut rafler coûte que coûte. Même si, à mesure que les cadavres s'accumulent, ce maudit pognon commence à avoir mauvaise réputation.
Une seule certitude : ceux qui se le disputent sont tous plus cinglés les uns que les autres, ce qui passe totalement inaperçu dans une région des Etats-Unis où l'on trafique de la cocaïne (cliché touristique), où les vedettes de la chaîne météo sont des chiens, où les petits vieux se font aplatir aux arrêts de bus et où les flics magouillent tellement qu'ils réussissent à s'entretuer.
Sans compter que la Floride est un coin à cyclones. Et justement, il y en a un en pleine action, alors que les protagonistes finissent par atterrir à l'hôtel de tous les trafics, l'horrible
Hammerhead Ranch Motel, dont la décoration western et la piscine gardée par des têtes de requins-marteaux empaillées en feraient émir plus d'un.

Retrouver la Floride déjantée de Tim Dorsey ne fut pas une corvée pour moi, ses personnages tous aussi barjots, non plus !
Après avoir passé un bon moment avec Florida Roadkill*, je vous propose cher lecteur (trice) un résumé du second opus des aventures de Serge A. Storms.

En avant pour le délire !

Tandis que les ouragans frappent les îles du Cap Vert, Serge crèche au Hammerhead Ranch Motel dans la chambre n° 1. Les quatorze autres sont occupées par une faune hétéroclite de personnages, tous les plus louches les uns que les autres avec des idées malsaines derrière la tête.
Serge, lui s’en tape le coquillard des ouragans, il est bien posé là dans son repère confortable en Floride, peu éloigné de Tampa. N’imaginez pas le confort ! Ou plutôt, essayez de penser à une ancienne demeure de luxe surplombant le Golf du Mexique et, où au bord de sa piscine trônerait une dizaine de têtes empaillées de requins-marteau en guise de déco.

Original !

Tout irait pour le mieux si les pensées de Serge A. Storms n’étaient pas accaparées par une satanée mallette retrouvée dans le coffre d’une Chrysler, contenant 5 millions d’US Dollars, soit dit au passage ! Mallette très convoitée, on se doute !
Le mafieux et propriétaire du Hammerhead Ranch Motel s’appelle Zargoza et est l’un des pontes du trafic de Cocaïne dans les parages. Çà tombe bien ! La CC, Serge çà le connait…Lenny, un pseudo sosie de Don Johnson, accro à la Marie-Jeanne fera un bout de route avec notre héros psychopathe.

Entrain prometteur et assuré !

Deux types bien barges ensemble ne peuvent composer qu’une équipe, à défaut d’être étonnante se targuera d’être détonante…

C'est une suite en quelque sorte de son premier roman, car tout comme dans Florida Roadkill on retrouve les mêmes ingrédients : La Floride (dont Serge est un amoureux incommensurable), un magot de 5 millions de dollars, les sosies d’Hemingway et des déjantés dans des situations cocasses.
C’est une cuisine que le lecteur ne se lasse pas tant elle est savoureuse. Le livre se tient grâce à l’action des personnages hauts en couleur et très souvent sordides à l’extrême** mêlé à cette enquête particulière où la mallette est le principal centre d’intérêt.

Rajoutez à cela du rythme et de l’humour, une imagination folle de l’auteur et vous aurez la recette d’un polar original et bien barré.

Vive Tim Dorsey ! *** et à bientôt, pour de nouvelles aventures sur CCBDL…

Bonne lecture.

Bruno

 

hammerhead ranch motel couverture américaine

 Extraits :

« Lenny commençait à s’attacher à son costume. Mais une fois, il se fît virer. Profitant d’un moment où il fumait un pétard derrière le vivarium des serpents, un de ses alligators s’était échappé et avait croqué un des perroquets. Normalement, l’incident n’aurait pas dû motiver une sanction si sévère, mais le perroquet en question était le seul à savoir faire du patin à roulettes. »

« Sidney Spittle incarnait l’archétype de l’Américain du XXIe siècle. Il parachevait la lente mutation au terme de laquelle une nation bâtie à coups de sacrifices et d’huile de coude était devenue un ramassis de sales gosses capricieux et égoïstes. Les Américains de l’ère Roosevelt, de la Grande Crise et de la Seconde Guerre mondiale avaient disparu. De même que l’individualisme farouche, le libre arbitre, Ellis Island, le grand destin de la nation et tout le rêve américain.

 À présent venait donc le temps de Sid le Connard.

 Sid vivait sur le dos de l’héritage national dont il ignorait tout et vis-à-vis duquel il n’aurait jamais songé à témoigner la moindre reconnaissance.

 Sid était un type rondouillard de vingt-huit ans. Pas vraiment obèse, juste un peu gras du bide, avec un visage aussi relâché que son éthique professionnelle. Pour ne pas avoir l’air d’un gros connard, il s’était fait pousser une moustache noire, qui lui donnait juste l’air d’un gros connard peu sûr de lui. »

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Commentaires
B
Oui mesdames !! Laura, c'est pas une obligation... mais comme indiqué dans mon papier on retrouve certains personnages ou lieux (parfois situations) communs à Florida. Merci de m'avoir lu... bises.
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L
Ce livre a l'air totalement déjanté. <br /> <br /> Et je me plongerai bien dans l'univers de l'autour voir si j'accroche.<br /> <br /> Merci pour la découverte !!<br /> <br /> Il faut donc commencé par Florida Roadkill ?
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A
Ca a l'air bien barré.
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