Victoria et les Staveney de Doris Lessing
Victoria a neuf ans lorsqu'elle pénètre pour la première fois dans l'univers luxueux des Staveney, une riche famille blanche de Londres. Pour cette petite fille noire issue d'un milieu modeste, c'est un choc. Aussi lorsque, des années plus tard, elle leur présente Mary -la fille née de sa liaison avec leur fils Thomas - et qu'ils l'accueillent à bras ouverts, Victoria les laisse s'immiscer dans l'éducation de l'enfant, loin d'imaginer les conséquences qu'aura une telle décision.
J'ai beaucoup d'admiration pour Doris Lessing, prix Nobel de littérature en 2007 pour l'ensemble de son oeuvre. Ce prix lui a été décerné à l'âge de 88 ans et récompense une auteure engagée, à l'écriture directe et sans faux-semblants.
Chacun de ses ouvrages pointe du doigt un fait de société précis qu'elle décrit avec justesse et réalisme. Elle parvient alors à un récit intemporel et toujours d'une grande modernité.
Avec "Victoria et les Staveney", Doris Lessing nous plonge dans les inégalités de la société anglaise.
Mary, petite fille noire élevée par une mère célibataire, se retrouve plongée dans la Bonne Société Blanche londonienne dont fait partie son père.
Malgré tout l'émerveillement et l'amour que lui vouent ses grands-parents, Mary découvre les inégalités, le racisme et l'hypocrisie.
Si vous ne connaissez pas encore Doris Lessing, n'hésitez pas à dépasser l'a priori du bandeau annonçant "Prix Nobel de littérature" parce que vous découvrirez une écriture abordable, quelquefois drôle mais toujours sans concession.
Et pour finir de vous convaincre, n'hésitez pas à lire le billet de Totalybrune, et celui de Pat, chez qui ce livre a entrepris son voyage.