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28 février 2020

Se le dire enfin d'Agnès Ledig

seledirenefin

Se le dire enfin d'Agnès Ledig
Flammarion
En librairie depuis le 26 Février 2020
432 pages, 21,90 €

De retour de vacances, sur le parvis d'une gare, Édouard laisse derrière lui sa femme et sa valise. Un départ sans préméditation. Une vieille romancière anglaise en est le déclic, la forêt de Brocéliande le refuge. Là, dans une chambre d'hôtes environnée d'arbres centenaires, encore hagard de son geste insensé, il va rencontrer Gaëlle la douce, son fils Gauvain, enfermé dans le silence d'un terrible secret, Raymond et ses mots anciens, Adèle, jeune femme aussi mystérieuse qu'une légende. Et Platon, un chat philosophe. Qui sont ces êtres curieux et attachants ? Et lui, qui est-il vraiment ? S'il cherche dans cette nature puissante les raisons de son départ, il va surtout y retrouver sa raison d'être.

Qu'est ce qui peut bien pousser un homme à suivre une inconnue, à monter dans un bus sans connaitre la destination finale et à abandonner femme et bagages sur le quai d'une gare ?

Et quand bien même ce soit un coup de folie, qu'est ce qui peut le pousser à rester dans ce gîte dans lequel il ne connait personne ? 

Pourquoi ne répond-il à aucun des appels qu'il reçoit ?

Pourquoi ne donne-t-il pas de nouvelles à cette femme quittée brutalement sur un quai de gare ?

Et qui sont-ils, ces gens, qui occupent cette chambre d'hôtes ? Qu'ont-ils de plus pour retenir Edouard, ici, dans la forêt de Brocéliande ?

Septième roman d'Agnès Ledig, Se le dire enfin dévoile doucement, au fil des pages, les histoires d'Edouard, Gaëlle, Gauvain, Raymond et Adèle... sous le regard énigmatique de Platon le chat.

Et si ces cinq-là n'avaient, en théorie, aucune raison de se croiser, il fallait bien un peu de la magie de la forêt de Brocéliande pour que leur cohabitation fonctionne.

Il faut dire qu'ils ont tous des bosses, des plaies et des cicatrices qui ne leur facilitent pas la vie. Et quand, certains de leurs secrets sont mis à jour, c'est un avis de tempête qui se lève sur leur petite communauté

"Des débris de femme qui retombent en une pluie de gravats et de longs sanglots qui vous transpercent le corps comme un vent du pôle nord."

Il leur faudra du courage, de la persévérance et surtout beaucoup de bienveillance pour que les mots des uns réparent les maux des autres

Au fil des pages, Agnès Ledig donne de la consistance à ses personnages. Ils gagnent en épaisseur et en humanité et, petit à petit, entrent en résonnance avec le lecteur.

Et puis, il y a la forêt... cette nature qui devient élément central parce qu'elle permet d'exprimer ses chagrins, ses douleurs, ses bonheurs... Parce qu'on peut y marcher, y enlacer un arbre, y crier sans que personne n'entende, y chuchoter des secrets un peu trop lourds à porter, y faire des déclarations d'amour enflammées,  y puiser la force d'avancer encore...

Se le dire enfin est une ode à la simplicité des choses, à tous ses petits riens que l'on oublie trop souvent de savourer... et puis à la valeur de la vie, de l'écoute, de la transmission, du respect de soi-même comme des autres...

Un roman lumineux, doux, drôle aussi, comme un rayon de soleil qui caresse la joue.

La première phrase :

"Platon s'approcha de l'arbre à pas de loup, grimpa le long du tronc couvert d'une mousse épaisse, ses griffes largement déployées pour atteindre l'écorce et s'y agripper."

Et pour d'autres avis, n'hésitez pas à rendre visite à Livres à lire, Les chroniques de Koryfée, Ma collection de livres, Au chapitre... 

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