Haine 13 de Stanislas Pétrosky

JE SAVAIS QUE CE PUTAIN DE CHIFFRE portait malheur, j’en étais intimement convaincu... Seulement après vingt-huit mois passés à la maison d’arrêt des Hauts-de-Seine, la RN 13 c’était la route directe pour rejoindre Caen en auto-stop.

La poisse lui colle à la peau comme un déterminisme fatal. Lorsqu’il lève le pouce sur la RN 13, on subodore que ce loser n’aura pas usurpé sa réputation. Pétrosky use des codes du noir avec un talent consommé.

Eté 76, il fait chaud, très chaud... surtout quand on vient de passer 28 mois à l'ombre comme Quinquin.
Et quand on sort de tôle, le meilleur moyen de voyager sans se ruiner, c'est encore de lever le pouce et d'attendre qu'une voiture s'arrête.
Quand un homme au look de bon père de famille s'arrête, Quinquin ne sait pas encore que la galère n'est pas terminée... Bien au contraire !

Après son magnifiquement émouvant Ravensbrück, mon amour, Stanislas Pétrosky continue d'affirmer son talent avec une nouvelle dans le plus pur style du noir des années 50-60.
Le langage a la gouaille du cinéma d'Audiard ou de San Antonio, et les deux personnages prennent rapidement vie pour montrer ce qu'il y a de plus moche chez eux.

Le principe de la nouvelle est de créer très vite du suspens et de l'action, c'est un pari réussi pour Stanislas Pétrosky.
L'ambiance est vite intrigante, voir angoissante... et vous cueille comme une fleur noire à la toute fin.

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