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7 mai 2015

Une pluie sans fin de Michael Farris Smith

unepluiesansfinUNE PLUIE SANS FIN  de Michael Farris Smith
Super 8 Editions
Sortie le 7 mai 2015
(443 pages)

Entre Mad Max 2 et La Route : le nouveau chef-d’œuvre post-apocalyptique.

Après des années de catastrophes écologiques, le sud des États-Unis, de la Louisiane à la Floride, est devenu un véritable no man’s land. Plutôt que de reconstruire sans cesse, le gouvernement a tracé une frontière et ordonné l’évacuation de la zone. Au sud de la Ligne se trouve désormais une zone de non-droit ravagée par les tempêtes et les intempéries incessantes – sans électricité, sans ressources et sans lois.

Cohen fait partie des rares hommes qui ont choisi de rester. Incapable de surmonter la mort de sa femme et de l’enfant qu’elle portait, il tente tant bien que mal de redonner un sens à sa vie, errant sous une pluie sans fin. Des circonstances imprévues vont le mettre en présence d’une colonie de survivants, menée par Aggie, un prêcheur fanatique hanté par des visions mystiques. Celui-ci retenant contre leur gré des femmes et des enfants, Cohen va les libérer et tenter de leur faire franchir la Ligne. Commence alors un dangereux périple à travers un paysage désolé, avec pour fin l'espoir d'une humanité peut-être retrouvée.

Prophétique, sans concession, portée par une langue incantatoire, cette histoire de rédemption aux accents post-apocalyptiques révèle un auteur de tout premier ordre. Une pluie sans fin est de ces romans qui continuent de hanter leur lecteur bien après la dernière page.

Quand  j’ai eu ce livre entre les mains pour la première fois et lu au verso « Entre Mad Max 2 et La route » , j’ai trouvé que c’était soit présomptueux soit hyper marketé. Ni l’un ni l’autre, juste une erreur de jugement de ma part. Ce livre est un cadeau du ciel !

Les tempêtes se multiplient inlassablement en imposant un terrible engrenage de pluies torrentielles et incessantes, d’orages plus violents les uns que les autres. Ajoutant à cela des vents à force 12 qui n’arrangeront rien à l’affaire. Les Hommes ont décidé de fuir ces régions du sud des Etats-Unis devenues apocalyptiques à cause de ces ravages insurmontables dédiés à Dame Nature déchaînée comme jamais. Tous sauf quelques uns.
Dont Cohen véritable paria de ces villages fantômes a décidé de rester seul, avec sa jument, son chien, sa jeep et ses deux carabines parmi ses paysages dévastés. Véritable héros malgré lui ayant bravé et résisté aux premiers 613 jours de pluies et d’ouragans cataclysmiques, sans électricité dans sa demeure devenue une piètre ruine, en désespoir de cause.
S’il en est une de cause, c’est indubitablement le décès d’Elisa son épouse qui portait en son ventre leur enfant au moment des évacuations de la Limite.

La Limite étant une forme de date butoir des 613 premiers jours. La Limite étant aussi et surtout une ligne définie et tracée par le gouvernement en place. En deçà de cette frontière c’est la zone de tous les dangers, un no man’s land sans loi et sans pitié.
Pour survivre chacun est capable du pire pour subsister à ce chaos illustré de boues et de squelettes d’immeubles, de carcasses de stations service, de bateaux en naufrage, de cadavres humains et animaux…

Cohen affrontera les pires épreuves. Battu et pillé par un couple d’adolescents sorti de nulle part et violents à souhait, il se retrouve subitement sans aucune autre chose que son propre corps. Adieu le Pick-up. Adieu la boîte à chaussures renfermant les lettres et photos d’Elisa. Adieu à ses quelques fringues sauvées des eaux.

Adieu les beautés d’un voyage romantique avec Elisa dans les canaux de la Venise demeurant vestiges de lointains souvenirs. Dès lors c’est l’enfer qu’il doit apprivoiser. C’est désormais dans une église, ou plutôt ce qu’il en reste que Cohen trouvera refuge tout en ayant une once de projet de reprendre la route.
En attendant il reprend quelques forces en réclusion dans la sacristie de l’édifice religieux avec quelques provisions, eau, et livres de poche épargnés de ce tempétueux désastre. Il n’est pas rare, lors de prou moments de répit que l’ermite reçoive la visite de ratons laveurs ou autres opossums désespérés dans ce chaos nocturne.

Pendant que d’étranges chercheurs sont prêts à tout pour retrouver les coffres du Grand Casino enterrés dès l’ordre de l’Evacuation de la Limite, requinqué, Cohen reprend donc la route…regorgée d’eau et de fragments en tous genre et devra affronter l’affolant Aggie. Un prêcheur charismatique et enrôleur imposant le châtiment à ceux ou celles qui doutent de sa Voie.
Violeur et séquestreur de femmes, cet odieux et vieillissant prêcheur veille à ce que sa communauté lui obéisse au doigt et à l’œil. Cet exil de mobil-home délavés devient un espace concentrationnaire pour ses hôtes prisonniers en semi-liberté. Une sorte de camp plutôt qu’un campement. Cohen  piégé par le prédicateur à la capuche se retrouve à son tour séquestré par Aggie.

Une folle aventure commence.

Ce roman, c’est de la bombe ! Difficile de le quitter même pour aller se soulager tellement l’atmosphère pesante et rugueuse accompagne cette haletante et passionnante aventure.
Chers lecteurs (trices) de CCBDL, vous y découvrirez des personnages déjantés,certes ! Et d’autres titulaires d’un courage hors du commun nageant dans des situations impensables.

Quelle inspiration !

Cet auteur à l’imagination fertile mérite dignement les crédits et le soutien de James Lee Burke. Ce premier roman  est un vraiment un cadeau descendu du ciel. Merci au gang de Super 8*. Ce livre est fantastique !

Bonne lecture.

Bruno

 -* http://www.super8-editions.fr/

 

MICHAEL FARRIS SMITH

 

Extrait :  

« Les hurlements devinrent plus que douloureux. Torturés. Grotesques. Cohen se demanda en regardant son interlocuteur à quoi il était confronté en ces lieux, face à cet homme. Qui était Aggie au fond ? Qu’avait il fait ? De quoi était il capable ? Cohen avait beau l’ignorer, il ne doutait pas d’affronter quelque chose de vraiment abject. Plusieurs femmes enfermées, sous la garde d’un seul homme. La Bible dans la poche. Affublé d’un manteau d’un mort. Disposant du pouvoir d’envoyer des gamins tendre des embuscades et dépouiller autrui. Le regard mauvais de l’impénitent. »

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Commentaires
A
Quelle lecture, dis donc !
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