aux portes de l'enfer

AUX PORTES DE L'ENFER
Picquier Poche N° 74
134 pages

C'est une véritable rencontre avec les fantômes , démons et revenants que nous propose l'éditeur Philippe Picquier à travers ces récits de la Chine Ancienne dont on ne saurait donner le nom des auteurs ni les dates qui seraient trop approximatives ( les textes traduits ici datent généralement de l'époque des Six Dynasties (222-589) et des Tang (618-907) et pour d'autres de l'ère Taiping (976-984) .Toujours est-il que le travail d'écriture est probant à un point qu'il pourrait procurer quelques frissons désagréables pour une population de lecteurs crédules ou dans une quelconque interrogation à propos du Mal.

Derechef je me demande bien ce qui m'a poussé à acheter puis lire cet ouvrage. L’éditeur, rarement décevant en littérature orientale...Le thème ? Toujours curieux de choses extraordinaires... Une chose est sûre, c'est que je me suis trouvé pris au piège de découvrir ces textes fantastiques, pour certains qui se composent de quelques pages et pour d'autres de seulement quelques lignes. Il m'est souvent arrivé d'être intrigué par les situations et parfois même d'en sourire, tout en essayant de me transposer à l'époque contée (pas facile je vous l'accorde !).

Cette lecture démoniaque n'aurait pourtant pas dû éveiller en moi de l'ironie car moult de ces textes sont tirés de recueils de témoignages ancestraux, puis couchés sur rouleaux. D'autres sont des contes purement inventés en opposant toujours la vie à la mort avec comme bâton de relai, démons et mauvais esprits en tous genres.

Sur ces propos peu rassurant je file dare-dare chez l'armurier m'acheter une dague. ** Tout en vous souhaitant une bonne lecture de ce condensé de récits fantastiques.

Bruno

** Les armes blanches, tout particulièrement les lames (et encore plus les sabres précieux qui ont souvent des vertus magiques) sont très redoutés des démons et fantômes.

Extrait :

"Au début de l'ère Zhenyuan (785-805), le vice-préfet du Henan Li Ze mourut. Il n'était pas encore mis en bière qu'un homme vêtu d'habits rouges arriva pour présenter ses condoléances, en déclarant être le directeur Su. Il entra et manifesta tous les signes d'une extrême affliction. Or tout à coup, le cadavre se leva et commença à se battre avec le visiteur ! Les gens de la famille, épouvantés quittèrent la salle ; alors les deux hommes fermèrent la porte, et continuèrent à échanger des coups ; ce n'est qu'au crépuscule que le pugilat prit fin. Lorsque que le fils en deuil s'aventura dans la pièce il découvrit deux cadavres couchés ensemble sur le lit mortuaire. Leur taille, leur physionomie, leur barbe, leurs habits étaient rigoureusement identiques ! La famille réunie au complet, fut incapable de les distinguer. Alors on les ensevelit dans le même cercueil."

Aux portes de l'Enfer

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