Deux soeurs, au coeur du printemps parisien.
La petite, fragile et ravissante, se protège du monde dans le cocon de sa chambre de bonne. La grande, elle, s'agite dans la ville.
Nymphomane, tyrannique et machiavélique, elle tient sa cadette sous emprise.
Liées par un terrible passé, elles se démènent pour tenter d'exister, chacune à sa façon.
Si le sort semblait avoir scellé leur destin, les rencontres parfois peuvent rebattre les cartes...

Cette rentrée littéraire fait une part belle aux histoires de famille. Ce roman de Delphine Bertholon nous plonge au coeur de la relation entre deux soeurs que tout semble opposer et qui, pourtant, ne peuvent vivre l'une sans l'autre.

"La Petite", dont nous ne découvrons le prénom qu'en toute fin de roman comme si elle renaissait enfin à la vie, est discrète, fragile et solitaire. Elle peine à sortir de chez elle et à se lancer dans le grand monde.

"Elle s'enfuit dans sa tête, construit des palissades, planche après planche,
elle ponce, cloue, peint, jusqu'à ce que sa tête ressemble à une cabine de plage."

"La Grande" est tout son opposé. Elle vit la nuit, est nymphomane et se nourrit de la faiblesse de sa soeur.

"Chez la grande, tout est sale et cassé et amoncelé, un peu comme une brocante dans un asile de fous."

Cette dépendance a été créé par le terrible secret qui unit ces deux soeurs et qui ne sera révélé au lecteur que tardivement dans le récit.

"Le soleil à mes pieds", c'est une paire de sandales dorées que "La Petite" a l'audace de s'offrir parce qu'elle lui rappelle tellement son enfance lorsque sa mère revêtait des chaussures quasi identiques.

Ce sont ces deux petits soleils, dont "La Grande" se moque d'ailleurs, qui vont permettre à "La Petite" de relever la tête, de faire une rencontre qui la bouleverse et lui permettre, enfin, de renaître à la vie.

La construction du roman de Delphine Bertholon en fait un récit tout en opposition (comme les caractères des deux soeurs). Il est tendre et à la fois difficile. Il peut paraître futile et pourtant, il traite d'un sujet extrêmement complexe : la résilience.

L'écriture de Delphine Bertholon est simple, fine et efficace. Il n'y a que peu de dialogue. Les chapitres sont assez courts. Il n'en est que plus troublant et percutant.

"Le livre est policier et lui fait un peu peur,
mais la vie est pire que n'importe quelle fiction."

Le soleil à mes pieds de Delphine Bertholon

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