fauxenecriture

FAUX EN ECRITURE de James Mc CAIN
(1940 USA) Déc. 2002
Folio
138 pages

Dave Bennett s'éprend de la séduisante Sheila, la femme d'un des employés de la banque qu'il dirige. Mais le mari de la belle semble avoir détourné quelques milliers de dollars... Partagé entre sa passion pour Sheila et la peur d'être le dupe d'un couple d'escrocs, Dave est entraîné dans un jeu dangereux qui va décider de son avenir.

Comme promis, chers lecteurs (trices) de CCBDL on reste encore avec les classiques de la littérature noire américaine. Ce jour c’est avec James M. CAIN, un grand du genre que nous partons avec ce court roman d’une centaine de pages.

Sheila, aux atouts physiques indéniables et au sex-appeal surdimensionné tombe comme un cheveu sur la soupe dans la vie bien rangée de Dave Barnett, sous-directeur d’une banque qui a pignon sur rue à Los Angeles.

Effectivement ils se sont rencontrés par un fâcheux hasard dirons nous.

Barnett étant dépêché dans une succursale de la maison mère en incognito tel un simple caissier afin de vérifier une étrange anomalie financière dans le système de l’établissement. Et pas des moindres puisque les dépôts d’épargne sont quasiment deux fois plus élevés que dans les autres agences. Rentabilité absolue ! Barnett enquête et en déduit qu’un dénommé Brent, au guichet, serait le principal instigateur d’une juteuse manigance à s’en provoquer un ulcère au duodénum.

C’est là qu’apparaît la sulfureuse Sheila dans la vie de Dave et dans son bureau plus particulièrement pour lui proposer ses services quant au remplacement de son mari Brent durant l’hospitalisation et la convalescence du douteux guichetier. Dave sous l’effet de la surprise ou du charme de l’avantageuse créature accepte la proposition. Et là stupéfaction ! Il découvre que les profits pourtant juteux s’accélèrent davantage qu’avec son mari. Le banquier est interloqué du rendement exponentiel de sa nouvelle recrue.

Son affect est rongé par des turbulences et il se rapproche d’elle. Trop vite peut-être. Sheila est du type « femme joueuse » à plusieurs points de vue, tout comme elle s’arrange que toutes les falsifications soient faites de manière à ne pas déséquilibrer la caisse. Les faux en écriture de Brent sont donc bien pérennisés tandis que Dave fond sous le charme de Sheila. Sous les yeux un tant soit peu naïfs de Barnett la machine semble bien huilée quand subitement un fait incongru apparaît au grand jour : Sheila lui avoue que son mari aurait détourné un peu plus de 9000 dollars…

Pour quelle raison cette révélation subite de Sheila éclate ainsi ? Serait-ce par amour de Dave ? D’une vengeance calculée à l’encontre de son mari ?

Je n’ai pas pour habitude de « descendre » les livres où je n’ai pas vraiment accroché – je m’accorde plutôt à encenser ceux qui le méritent – mais pour le coup ce livre n’a pas été à la hauteur de mes espérances. Aurait-il pris un coup de vieux ? Il est vrai que les techniques bancaires utilisées à l’époque peuvent être jugées comme étant du Far West, de nos jours où les machines remplacent les guichets. D’autre part on imagine mal un dirigeant d’un grand établissement financier de Los Angeles se faire biaiser de la sorte. Mais il n’y a pas que cela, l’intrigue, malgré ses rebondissements laisse un peu le lecteur sur sa faim. La chute en forme de happy-end semble trop idéale à mon goût. Bref l’auteur du très célèbre « Le facteur sonne toujours deux fois » n’a certainement pas écrit là son meilleur opus. Finissons-en là avec cette romance policière.

Si toutefois…. Bonne lecture.

Bruno

Extrait :

« Mes amis, si vous voulez vous rendre compte à quel point vous tenez à une femme, essayez de vous mettre dans le tête qu'elle vous prend pour un jobard. Je tremblais encore en montant dans ma chambre pour m'étendre. J'étais en face d'un beau scandale et il me fallait prendre une décision. Mais il m'était impossible de penser à autre chose qu'à la façon dont j'avais été roulé. Quel imbécile j'étais. »

" - Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

-...Rien, Pourquoi ?
- Vous avez une façon de me regarder...
- Je regardais...Votre robe.
- Elle ne vous plaît pas?
- Elle ne ressemble pas à celles que portent généralement les employées de banque. Elle n'a vraiment pas l'air d'une robe de bureau.
- Je l'ai faite moi-même.
- Ca doit être ça. »

Faux en écriture de James Mc Cain

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