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11 septembre 2018

Ör d'Audur Ava Olafsdottir

Or

Ör d'Audur Ava Olafsdottir
Zulma
En librairie depuis le 5 Octobre 2017
240 pages, 19 €

"Je n'ai pas touché la chair nue d'une femme - pas délibérément en tout cas -, je n'en ai pas tenu une seule entre mes bras depuis huit ans et cinq mois, c'est-à-dire depuis que Gudrun et moi avons cessé de coucher ensemble, et il n'y a aucune femme dans ma vie, en dehors de ma mère, mon ex-femme et ma fille - les trois Gudrun. Ce ne sont pourtant pas les corps qui manquent dans ce monde et ils ont assurément le pouvoir de m'émouvoir de temps à autre en me rappelant que je suis un homme." Sans plus de réconfort à attendre des trois Gudrun de sa vie - et inspiré par sa propre mère, ancienne prof de maths à l'esprit égaré, collectionneuse des données chiffrées de toutes les guerres du monde -, Jonas Ebeneser se met en route pour un voyage sans retour à destination d'un pays ravagé, avec sa caisse à outils pour tout bagage et sa perceuse en bandoulière. 
Ör est le roman poétique et profond, drôle, délicat, d'un homme qui s'en va, en quête de réparation.

Jonas est en perdition totale dans sa vie, estime qu'il ne manquera à personne et surtout qu'il n'a plus rien à accomplir. Il décide donc de mourir le mois de son anniversaire.
Toutefois, pour ne pas importuner sa fille, il choisit de partir mourir ailleurs, loin de chez lui, afin de déterminer quel jour exact et surtout par quel moyen, il va mettre fin à ses jours.

Pour prendre cette ultime décision, il se donne une semaine... et atterit dans un pays, en guerre.

"- Il suffit d'une phrase pour faire sauter un village.
Deux phrases pour anéantir le monde."

Évidemment, rien ne va se passer comme prévu.

"Tout bien considéré, il n'est pas aussi urgent de mourir au pays de la mort."

Les plans de Jonas vont être contrariés par les personnes qu'il va croiser, par ce pays détruit qui tente de ressurgir de ses cendres mais également, peut être par l'instinct de survie et l'étincelle de l'amour.

C'est en captant de petits moments d'une grande simplicité mais également d'une grande poésie qu'Audur Ava Olafsdottir va doucement permettre à Jonas de panser ses plaies.

"Je suis comme tout le monde,
j'aime, je pleure et je souffre."

Ör est un roman qui pourrait s'avérer incroyablement douloureux mais la magie des mots de l'auteur permet au lecteur d'accueillir la douleur, de la comprendre, de laisser jaillir les larmes pour ensuite en sortir apaiser.

Une petite merveille de roman sur la reconstruction de soi-même qui rappelle que nos cicatrices, à la manière du kintsugi japonais, nous rendent incroyablement plus beaux !

La première phrase :

"Je sais bien que j'ai l'air ridicule, tout nu, mais je me déshabille quand même."

 

Pour d'autres avis, n'hésitez à visiter Fragments de lecture, Lecturissime, Jostein.

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Commentaires
A
Un titre que je retiens.
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