Lagos Lady de Leye Adenle

Lagos Lady de Leye Adenle
Traduction de David Fauquemberg
Métailié Noir
En librairie depuis le 10 Mars 2016
335 pages, 20 €
Lu dans le cadre de la sélection du Prix du Balai d'Or 2017

Mauvaise idée de sortir seul quand on est blanc et qu’on ne connaît rien ni personne à Lagos ; Guy Collins l’apprend à ses dépens, juste devant le Ronnie’s, où il découvre avec la foule effarée le corps d’une prostituée aux seins coupés. En bon journaliste, il aime les scoops, mais celui-là risque bien de lui coûter cher : la police l’embarque et le boucle dans une cellule surpeuplée, en attendant de statuer sur son sort.

Le sort, c’est Amaka, une splendide Nigériane, ange gardien des filles de la rue, qui, le prenant pour un reporter de la bbc, lui sauve la mise, à condition qu’il enquête sur cette vague d’assassinats. Entraîné dans une sombre histoire de juju, la sorcellerie du cru, notre journaliste à la manque se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère, tandis qu’Amaka mène la danse en épatante femme d’action au milieu des notables pervers.

Hôtels chics, bars de seconde zone, jungle, bordels, embouteillages et planques en tout genre, Lagos bouillonne nuit et jour dans la frénésie highlife ; les riches font tinter des coupes de champagne sur Victoria Island pendant que les pauvres s’entretuent à l’arme lourde dans les bas quartiers.

 Un polar survolté et drôle qui plonge au cœur de la ville africaine à la vitesse d’un tir de kalachnikov. Le Nigéria n’a jamais été aussi près de Tarantino.

Guy Collins est un journaliste anglais, enfin plus exactement un pigiste, qui s'est porté volontaire pour une mission à Lagos, au Nigéria.

Mais ce qu'il pensait être un séjour certes exotique mais sans grande complexité va vite prendre une autre tournure quand il va être témoin d'une scène d'une rare violence.

Ce premier roman de Leye Adenle est tout simplement ahurissant. Entre des personnages attachants mais survoltés, la vie nigériane et ses nombreux clivages et la violence latente, le lecteur n'a, à aucun moment, la possibilité de reprendre son souffle.

Et même si cela peut sembler quelquefois bruyant et bordélique, ce récit est surtout très visuel et au rythme soutenu.

L'écriture de Leye Adenle est survoltée mais parfaitement maîtrisée et teintée d'un humour souvent noir mais toujours juste.

Un premier roman terrible qui montre une certaine Afrique structurée par la violence, la corruption et la débrouille.... et qui laisse KO !

La première phrase :

"Florentine n’était pas son vrai nom, Florentina non plus,
même si elle répondait aux deux"

Comments

[Alex-Mot-à-Mots]

Tu participes aux balais d'or ? Trop bien !