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11 décembre 2016

A poils les filles...

Petrosky by Night

Il y a quelques temps, nous devisions de nos lectures communes et du blog avec Mademoiselle C. Nous causions livres, chroniques et de vous mes Très Chers, quand soudainement Mademoiselle C. me déclare tout de go :

—  Il y a bien longtemps que j’ai fait une sortie culturelle, cela me manque…

—  Ben si tu veux, je te sors, je t’en offre une de soirée culturelle moi…

—  Vrai ? Et quoi donc ?

—  Ah non, si tu dis oui, c’est une surprise…

—  Alors banco, mon cher Petrosky.

Et là, croyez-le ou non, je vois bien que la patronne de ces lieux se demande où je vais bien pouvoir l’emmener, qu’est-ce que je lui réserve ? Cela ne se voit pas comme ça, mais je suis un garçon qui aime les expositions, les musées, les conférences, alors la pauvre enfant s’imaginait déjà flânant dans les salles du Musée d’Art Moderne André Malraux au Havre, le célèbre MuMa partageant son avis sur telle œuvre de cet artiste tant décrié…

Ben non…

Que nenni, ça va cinq minutes l’auto branling du type qui a éjaculé trois couleurs acryliques sur une toile en lin brut, en pensant aux gens qui crèvent de faim au Sahel, je préfère les œuvres de Christine Vauchel !

Non, j’ai décidé d’emmener Mademoiselle à un concert, la musique c’est aussi et surtout la Culture… Bon ce n’est pas non plus un bagad, ça va cinq minutes les mecs qui font de l’auto branling en reprenant comme des gaufres avariées AC/DC à la mode fanfare du 14 juillet face au Prince Albert. Non moi quand j’sors une gonzesse, je lui envoie du rêve : ELMER FOOD BEAT, directement…

Il est vrai que souvent les gens ont un a priori, on ne connait que Le plastique c’est fantastique, alors que le groupe a tant fait pour la poésie…

Elmer c’est avant tout du vrai rock festif, suffit de voir l’ambiance dans la salle, personne avec le briquet allumé en chialant qu’il a la chandelle dans le vent, non bien au contraire, ça braille plus que cela ne chante, puis ça va même jusque pogoter un peu sur le côté gauche de la scène.

Le groupe nous reprend ses classiques, La caissière de chez Leclerc, Daniella, la complainte du laboureur, Couroucoucou roploplo, etc. tout en intercalant avec les titres du nouvel opus : A poils les filles.

Un album toujours dans la même verve[1], un humour potache, gaulois comme l’on dit, mais jamais méchant. 30 piges que les Elmer sont là et tiennent la route, le Manou n’a plus ses vingt berges, mais il tient deux heures de scène et comme le déclare en toute sincérité Mademoiselle C. :

—  Il faut une véritable forme de génie pour chanter ce genre de choses en slip Superman en faisant de l’air-guitare avec une épuisette à crevettes, j’admire ce mec…

Faut vous dire messieurs que chez ces gens-là, on ne pleure pas, on rit...

L’avantage d’être un écrivaillon, c’est qu’à pondre des textes par ci par là, on croise des gens. Depuis quelques années, je fais quelques nouvelles autour du rock/punk pour les éditions Camion Blanc. D’un autre côté il y a quelques années, j’ai interviewé Vincent Lemoine, dit Twistos, puis Manou, leader du groupe dernièrement, et votre humble serviteur a même commis une nouvelle pour ses braves gens, donc tout cela crée des liens virtuels, que nous avons décidé de concrétiser en réel à la fin du concert…

Nous voici donc avec mademoiselle C. à prendre une, deux, des bières avec ces charmants garçons…

Et quand on vous dit que pour écrire des « conneries », il faut être érudit, la preuve nous en a été faite, on a causé livres, Manou se régalant du dernier Chattam, Twistos se baladant avec une édition originale de J’ai peur des mouches[2]. Les gars sont des férus de littérature, mais pas que…

Parce que quand tu apprends que le bassiste a tourné trois ans en première partie de Motörhead, qu’il a connu Lemmy, et qu’ils ont croisé aussi Frédéric Dard. Merde, ils ont rencontré Dieu deux fois !

Mais bon si j’ai fait cette chronique, ce n’est pas tant pour vous raconter l’after, mais du concert et surtout du dernier album… Comme à leur habitude c’est jovial, drôle, entraînant. Même quand ils vous causent des attentats, ben c’est plus fort qu’eux, ils oublient l’horreur entre les bras, voir les jambes d’une fille…

 Ma chanson préférée sur cet album: Quand j’ai vu ses fesses.

Si ça ce n’est pas de la poésie qui fait du bien :

On me l’avait dit, on m’avait prévenu.

Un jour les fifilles ne t’énerveront plus

J’en ai bien trop fait,

Elles en ont trop pris,

Je n’avais plus de goût pour la vie.

Mais quand j’ai vu ses fesses

Je suis devenu croyant,

Tous mes vieux réflexes

Tout marche comme avant,

Mon amour…

Mais avant de conclure, je voudrai rappeler deux choses, sous leurs airs de « rigolos » les Elmer Food Beat sont en un : les créateurs des Rockers ont du cœur, et ça c’est quelque chose de très bien pour les mômes, pour ceusses qui ne connaissent pas : un concert où tu paies ton entrée avec un jouet neuf pour les gamins défavorisés, c’est bientôt, c’est la 29ème, il y a du lourd et c'est samedi prochain :

Puis c’est aussi quand même ceux qui sont devenus les ambassadeurs de la capote, et oui, en 1990 le SIDA commence à faire des ravages dans une jeunesse qui ne pense pas forcément à se protéger, ce n’est pas vraiment encore dans les mœurs et là Elmer Food Beat sort Le plastique c’est fantastique. Sous des airs de gaudriole, ils font rentrer la capote[3] au top 50, et surtout dans les idées de chacun, on chante, on entonne qu’il faut se protéger et protéger ses partenaires.

D’accord ce n’est pas réellement du gâteau

Mais la cellophane te préserve le morceau

Surtout ne reviens pas sur ta décision

Tant pis si tu y perd de l’inclinaison

Bienvenue au club et félicitations

 

Le plastique c’est fantastique

Le caoutchouc super doux

Nous l’affirmons sans complexe

Nous sommes adeptes du latex…

Le titre sera même utilisé par le ministère de la santé pour une campagne de prévention dans les campus sur le port du préservatif. Quand je vous dit que l’humour c’est quelque chose de sérieux !

Bref mes très chers vous, si la tournée Elmer Food Beat passe du côté de chez vous, n’hésitez pas, surtout pas, allez chercher bonheur pendant deux heures, et offrez-vous l’album, c’est de l’anti morosité en cette période de crise.

Bon c’est sûr que Mademoiselle C. a quelque peu été surprise, entendre tout un public entonner :

Est-ce que tu la sens, entrer dans ton corps

Est-ce que tu la sens, je fais tant d’efforts

Car je voudrais bien avancer plus loin

Et te faire du bien, et te faire du bien…

Cela n’a rien à voir avec une dissertation sur les pâtés de Nicolas de Staël, mais j’espère qu’elle a passé une bonne soirée…

Stanislas Petrosky

[2] Tu sais que c’est mon San-Antonio préféré ?

[3] Oui j’ose, rien ne m’arrête !

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Commentaires
T
Quand Petrosky te sort il ne rigole pas copine. tu as bien de la chance.
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A
Ce groupe existe encore ?!
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S
Merci pour ce très beau commentaire Babeth...
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B
Elmer, je les ai connus avant Elmer, quand ils répétaient encore à l'ombre du succès et... le succès ne leur est pas monté à la tête ! des mecs vraiment super que j'adore et dont je suis les péripéties depuis plus de 25 ans ! bisous à tous et surtout à Kalou, c'est mon chouchou !! Babeth
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