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29 novembre 2016

N'ouvrez pas ce cercueil de Frédéric Charles

Les avis de Petrosky

Très Chers Vous,

des fois ce sont les vacances, et quand cette période de repos arrive, on fait des choses que l’on n’a pas le temps de faire lors de l’année. Par exemple  :une brocante, fouiller dans des caisses de livres.
Là tu fouines, enfin surtout moi, à la recherche d’une perle rare, d’un vieux livre, d’une édition peu courante, voir originale, car oui, je vous l’avoue, je suis bibliophile, je suis un collectionneur de livre…

Au détour d’une caisse lâchée au milieu d’une allée de la place de la Virdoule en la belle bourgade de Sommières, je trouve ce livre : N’ouvrez pas ce cercueil ! D’un certain Frédéric Charles…

Cela ne te dit rien à toi Frédéric Charles ?

Et bien c’est un pseudonyme de Frédéric DARD tout simplement.

Un roman paru une première fois dans la série épouvante de la Loupe aux éditions Jacquier en 1953, puis réédité en 1974 dans la série super luxe de Fleuve noir.

Un roman très court, juste 222 pages.

Au départ un roman noir classique des années cinquante, le personnage principal est un américain, un bookmaker, un gars à qui il ne faut pas marcher sur les pieds. Un homme vient jouer une partie de passe anglaise avec lui dans un bar, l’homme triche, les dés sont pipés, le filou la main à sa veste, sort un calibre, mais là, Carol, notre héros, dégaine plus vite que lui et refroidit le malandrin.
Le lendemain une souris belle comme un cœur se présente à son domicile, elle vient pour repasser Carol, elle n’est autre que la fille de l’homme qu’il a abattu la veille…

Fin du premier acte, ce sont les classiques de l’époque : l’homme dans toute sa splendeur, le mâle dominant qui fait usage de son arme, sans aucun souci avec la volaille, pour résoudre les problèmes, qui séduit tout ce qui porte une jupe, qui boit du bourbon dès le réveil, du roman noir à influence ricaine pur jus des années cinquante je vous dis…

Sauf que Carol va glisser dans une histoire de clés qu’une organisation maléfique recherche, une organisation qui sème la mort sur son passage, une organisation aux ramification un peu partout. Et Carol va entrer en possession de ses maudites clés, s’en suit une aventure où nos deux protagonistes vont tenter de sauver leur peau coute que coute.

Donnant un rythme soutenu à son roman, Frédéric Dard va surtout savoir doser l’angoisse, faire monter ce sentiment à son paroxysme avec Carol, et surtout miss Gordon.

Nous étions dans une époque, où pour faire du roman horrifique il ne fallait pas découper une victime pendant une vingtaine de pages en lui faisant subir les pires outrages, mais où c’était l’atmosphère qui donnait le ton, où l’on ne faisait pas dans la surenchère sanguinolente. On ne donnait pas la nausée au lecteur, on l’angoissait, question de mode, ou de talent, allez savoir…

Il est extrêmement intéressant de lire ces romans de Frédéric Dard, on se rend ainsi compte de l’immense panel de sa plume, aller de San-Antonio en passant par N’ouvrez pas ce cercueil !, la vieille qui marchait dans la mer, Une seconde toute beauté pour arriver à Ces Dames du palais rizzi. L’homme savait jouer de tous les sentiments.

Stanislas Petrosky

nouvrezpascecercueil
N'ouvrez pas ce cercueil de Frédéric Charles
Super Luxe Fleuve Noir
Editions 1993

     Jusqu'où peut aller l'angoisse ?
     Jusqu'à quels excès peut-elle nous entraîner ?
     Sommes-nous à l'abri de la panique ?

     Autant de questions que Frédéric CHARLES nous pose dans ce roman. Autour d'une intrigue de roman noir classique se développe un climat de terreur qui nous enveloppe sournoisement et nous fait perdre la raison. Nous nous sentons sombrer dans l'horreur sans toutefois faire le moindre geste pour nous en sortir.

     L'auteur de ce texte extraordinaire a su prouver que le malaise pouvait être synonyne de volupté.

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Commentaires
S
Bonjour Alex, <br /> <br /> <br /> <br /> Faites bien attention, d'un côté l'écriture Frédéric Dard, comme ici, classique et sombre, de l'autre celle des San-Antonio, au langage fleuri, populaire, avec une verve et un humour. Deux univers que ce maitre de la littérature côtoyait et maniait avec talent.
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A
Un auteur avec lequel j'ai du mal. Sa langue et son vocabulaire est si particulier.
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