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26 août 2016

Sa Majesté Maman d'Anne B. Ragde

samajestemaman

Sa Majesté Maman d'Anne B. Ragde
Traduit par Hélène Hervieu
Fleuve Editions
En librairie depuis le 14 Janvier 2016
316 pages, 18,90 €

"On a le devoir d'aimer ses enfants,
mais pas celui d'aimer ses parents."

De sa mère, Anne B. Ragde a toujours fait un personnage de roman. De ses romans. Pour le plaisir, plus ou moins assumé, de l'intéressée... Aujourd'hui que Birte vit ses derniers mois, allant de lit d'hôpital en rendez-vous médicaux, sa fille n'a plus le choix : fini la mise à distance romanesque. La preuve d'amour, la seule, la vraie, ce sera de raconter sa mère, sans fard, sans pseudonyme. Une femme kaléidoscope, une Majesté du quotidien, capable d'élever seule ses filles, dans le dénuement et l'adoration des belles choses, de créer un festin à partir d'un fond de frigo, de tuer pour un livre ou un tableau de Chagall... 
Peu encline aux tendresses, certes, mais l'inspiratrice d'une vie, la matrice d'une oeuvre. Riche de cette relation patchwork, la fille fait de la mère un portrait doux-amer. Avec sa part d'ombre. Et son lot de lumière.

C'est un roman autobiographique que livre Anne B. Ragde puisqu'elle fait le choix de raconter les derniers moments de la vie de sa mère et, par la même occasion, de remonter le fil de leurs existences communes.

Ce portrait pourrait être amer parce qu'il faut bien le reconnaître Birte a été toute sa vie une femme au fort caractère, à la limite de la froideur.
A sa décharge, elle a élevé seule, et avec peu de moyens financiers, ses deux filles. Leur permettant, à force d'ingéniosité et de grosse force de travail, de faire des études et même de beaux mariages.

Il faut dire que le mode de vie norvégien (pour elles qui sont des immigrées) est assez complexe, difficile et très éloigné de notre existence actuelle. L'auteur se charge d'ailleurs d'égratigner au passage le systéme de santé qui semble loin d'être performant !

Et si la narratrice s'attache principalement à assurer le maximum de confort à sa mère lors de ses derniers jours, c'est Birte elle-même qui avoue ses défauts et ses failles de femme, de mère... et s'en excuse quelquefois.

Anne B. Ragde dresse un portrait sans concession de cette mère qu'elle aura au final adorée, mettant aussi bien en valeur ses qualités comme ses défauts, et offre ainsi non pas un roman réglement de compte mais un très beau roman d'amour filial qui se lit avec bonheur et facilité et laisse un joli sentiment de bien-être une fois terminé.

Un roman magnifique, tendre, émouvant... un très beau moment de lecture, un vrai joli feel-good-book mais pas que !

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