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24 août 2016

En Douce de Marin Ledun

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EN DOUCE de Marin LEDUN
Editions Ombres Noires
24 Août 2016
Grand Format 256 pages

 « Sud de la France. Un homme est enfermé dans un hangar isolé. Après l’avoir séduit, sa geôlière, Émilie, lui a tiré une balle à bout portant. Il peut hurler, frapper, elle vit seule dans son chenil, au milieu de nulle part. Elle lui apprend que, cinq ans plus tôt, alors jeune infirmière, elle a été victime d’un chauffard. L’accident lui a coûté une jambe. Le destin s’acharne. La colère d’Émile devient aussi puissante que sa soif de vengeance.
En douce est un roman sombre, dévastateur, où l’injustice se heurte à la force de vie d’une héroïne lumineuse. »


Marin LEDUN, on le sait, est fertile en tant qu’écrivain, jeune encore et déjà une douzaine de romans à son actif. C’est de son dernier travail que je vais vous présenter.
A sa gestation, ce fut une nouvelle* puis l’auteur a puisé dans ses réserves pour fournir un roman accompli autour d’un portrait de femme.

C’est sulfureux et violent ! Caroline Lamoulie ** y voit là LE roman noir de la rentrée. A suivre…

Il y a de quoi haïr la vie, maudire ce chauffard quand, le jour de ces 35 ans vous percute violemment avec son véhicule arrivant à vive allure sur le vôtre. Une désincarcération, des mois de rééducation et une jambe en moins plus tard, on retrouvera une Emilie Bouvier complètement transformée, ivre de vengeance.

De son côté, Simon Diez, 38 ans et bâti comme un roc est loin de se douter que la jeune femme a échafaudé un plan qui le mènera dans une grange, isolé de tout avec pour seule faveur de sa geôlière, une balle dans la jambe. Diez a beau hurler sa douleur et son désespoir, Emilie habitant seule dans un mobile-home au sein d’un chenil en périphérie d’une forêt environnante, ne lui laissera aucune chance.
Pas même un officier de police qui pourrait avoir le béguin d’elle, de son corps ferme, de son joli minois ou encore de projeter, comme beaucoup d’autres mâles l’ont pensé avant lui : C’est comment de baiser une unijambiste ? Personne ne fera abdiquer le plan de la vengeresse Bouvier.

La blessure souillée emmène la victime dans des douleurs infernales et des malaises à répétition. Avant l’accident Emilie était infirmière, ce qui lui permet d’administrer les sédatifs nécessaires retardant encore l’échéance finale du malheureux captif.
Plus tard, on retrouvera un homme usé, affaibli au plus haut point, n’ayant plus peur de la faucheuse, qui lui serait en quelque sorte une délivrance. Emilie ne voit pas les choses de cet œil là, et est déterminée à poursuivre le calvaire de cet homme, toujours nourrie d’un profond sentiment de vengeance.

Ira-t-elle au bout ou bien sera t’elle turlupinée par de bien mystérieux remords qui la ferait changer de cap ?

Totalement différent des autres œuvres que j’ai pu lire (notamment Au fer rouge)*** Marin Ledun nous livre un roman coup de poing aux portes du thriller tant l’intensité dans l’écriture est présente. L’intrigue est d’emblée jusqu’aux dernières pages de l’ouvrage sans qu’on aille un instant l’idée d’une direction autre que tragique, à l’issue de cette histoire.

On est dans le bain dès le départ : Un 14 juillet, une jeune femme virevolte autour d’un homme afin de s’en éprendre et de ne plus le lâcher…Un début de semblant de baise dans un mobile home puis tout déraille très vite. Une balle part, Emilie et Simon Diez ne se lâcheront plus, pour le pire et pour le Mal !

Comme je le stipulais plus haut, c’est quasiment un portrait de femme que brosse l’auteur. Infirmière depuis une dizaine d’années, courageuse, éprise de danse, bien dans ses baskets, la trentenaire deviendra après ce terrible accident de voiture, une jeune femme cassée, mutilée et déclassée de la société durant cette année 2015. C’est une autre personne assoiffée de vengeance qui, du haut de sa prothèse de la jambe finira par perdre le contrôle de son plan échafaudé en prenant petit à petit conscience de ce qui n’a pas vraiment fonctionné dans sa vie. Il en découlera une prise de décision surprenante…

Ce polar est avant tout un roman noir certes, mais aussi un roman à caractère social profondément sombre où la violence n’est pas synonyme de gratuité. J’ai beaucoup apprécié ce livre qui se lit d’une traite et dont le style m’a fait parfois rappelé l’écriture de Pierre Lemaitre. D’autre part l’auteur n’omet pas de donner une touche écologique à son ouvrage grâce aux descriptions fournies. Ce qui, reconnaissons-le, ne gâche rien à la chose !

Pour conclure à propos de ce livre, on peut attester que Marin Ledun signe là un bon polar qui, à coup sûr fera couler de l’encre (noire) et assoira encore un plus confortablement l’auteur dans son rôle d’écrivain majeur dans le paysage du roman policier hexagonal.

Bonne lecture.

 Bruno

Marin Ledun Photographie de Mary Ann

(Merci à Mary Ann Harrington pour le cliché de l’auteur) *****

 

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Commentaires
A
Un auteur que je suis également depuis quelques années.
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