Journal d'un vampire en pyjama de Mathias Malzieu
Journal d'un vampire en pyjama de Mathias Malzieu
Albin Michel
En librairie le 27 janvier 2016
253 pages, 18 €
Allez me faire sauver la vie est l'aventure la plus extraordinaire que j'aie jamais vécue.
Avec ses romans, Mathias Malzieu a pris l'habitude de nous faire partager les grands moments de sa vie et nous entraîne toujours pour notre plus grand plaisir dans son univers magique et douillet... et ce alors même qu'il traite de sujet triste comme le deuil avec Maintenant qu'il fait toujours nuit sur toi ou le chagrin d'amour avec La mécanique du coeur.
Avec Journal d'un vampire en pyjama, c'est de nouveau un épisode de sa vie que Mathias Malzieu partage avec ses lecteurs pour leur plus grand plaisir, bien que le sujet ne se prête que peu à la poésie et à la magie.
En effet, ce roman aborde un sujet délicat puisque le fameux Vampire en Pyjama n'est d'autre que l'auteur lui-même lorsqu'il lui a été diagnostiqué une maladie rare de la moelle épinière qui a bien failli éteindre la flamme.
Sûrement vous dites-vous que vous n'avez pas envie de vous plonger dans une histoire qui parle d'hôpital, d'examens médicaux peu sympathiques et de gens qui risquent tous les jours de ne pas se réveiller ?
Sûrement vous dites-vous que vous n'avez pas envie de lire une histoire sur quelqu'un qui pleure sur son sort de malade sans force à tel point qu'il se dit :
"Ce matin en sortant de la douche, je me suis senti tellement fatigué
que j'ai eu l'impression de m'effacer en me séchant."
Sûrement vous posez-vous la question de savoir s'il est possible d'être malade et à la fois poète ?
Et cela peut se comprendre...
Sauf qu'une fois de plus, l'univers de Mathias Malzieu est si fantasque que la magie opère.
Il faut dire que sa salle de bain est occupée par une magnifique femme qui se fait appeler "Dame Oclès", que son hôpital est occupé par des Nymphirmières, qu'il prend des cuites au Coca Light et qu'il chevauche son skate pour rejoindre l'Usine à rêve d'aller mieux.
Grâce à son écriture simple et drôle, le lecteur a très vite l'impression d'être assis devant une tasse de chocolat chaud à discuter avec un ami qui, loin de tout pathos, avoue que
"Être malade, c'est se sentir comme un enfant
et un vieillard en même temps."
Mais qu'il est surtout possible de traverser l'épreuve en savourant chaque seconde de chaque minute pour se réveiller un beau matin avec l'envie de vivre ancrée définitivement dans les veines.
Un roman véritablement très personnel, que chacun abordera à sa façon suivant que la maladie ai frappé à sa porte ou non, qui est un peu moins drôle que le précédent, Le plus petit baiser jamais recensé, mais tout autant émouvant, touchant, remuant et singulier.
A lire, incontestablement, parce que ce Vampire-là n'est vraiment pas ordinaire !
La Première phrase :
"Je viens de traverser l'enfer en stop."