La compassion du diable de Fabio M. Mitchelli

1963 - Une nuit dans l'Ohio... impulsive.
Suivront des corps, dans des barils en plastique.
1981 - Deux enquêteurs, hantés par leur passé.
Le cannibale de Cleveland... et vous.
Votre compassion... celle pour le diable.

Avec ses précédents romans, Fabio M. Mitchelli emmenait ses lecteurs sur la voie du polar fantastique.
Avec La Compassion du Diable, c'est une entrée fracassante dans l'univers du polar le plus noir que fait l'auteur.

Avant toute chose, La Compassion du Diable est un roman d'ambiance alternant les chapitres consacrés au point de vue du personnage principal, et ce dès sa vie in utero, avec ceux consacrés à l'enquête lorsque sont découverts des barils en plastique contenant des corps atrocement mutilés.
Par cette alternance, Fabio M. Mitchelli fait très vite régner une ambiance lourde, sombre, opaque, à la hauteur de l'âme de son personnage principal.
Et puis, petit à petit, lorsque le lecteur découvre les différents personnages, c'est un polar de la pure tradition américaine des années 70 qui s'installe.

Comme pour chacun des romans de l'auteur, les descriptions et l'écriture si particulière de Fabio M. Mitchelli rendent les scènes très visuelles.
Et attention, parce que visualiser si bien certaines scènes vont faire frissonner le lecteur bien plus qu'il ne le pensait en ouvrant ce roman. En effet, pour créer son personnage principal, Fabio M. Mitchelli s'est inspiré de Jeffrey Dahmer, le tristement célèbre Cannibale du Milwaukee.

Et c'est là que Fabio M. Mitchelli a su éviter l'écueil et a offert un excellent polar psychologique à ses lecteurs.
En effet, il aurait pu glisser dans la violence horrible et gratuite, ou se contentait de relater les faits créant ainsi une énième biographie du fameux Cannibale. Mais, bien au contraire, l'auteur a su mêler réalité et fiction, à tel point qu'il est impossible de démêler ce qui sort de son imaginaire de ce qui est vrai. IL a su ne pas basculer dans l'horreur et le gore.

Viennent s'ajouter à cette trame des personnages complexes, dont les flashbacks viendront compléter le tableau déjà très noir de cette intrigue.

Un roman sombre, extrêmement sombre, bien maîtrisé, qui vous emmènera au plus profond de l'Âme humaine et peut-être alors que vous aussi, vous finirez par avoir de La Compassion pour le Diable.

Pour un autre avis, n'oublier pas de faire un tour chez Totalybrune.

"[...] son père n'était qu'une paire de couilles qui était venu arroser le jardin du mal,
y faire fleurir une plante carnivore, une espèce cannibale qui avait,
alors qu'elle n'était encore qu'un vulnérable embryon,
dévoré le jumeau monozygote qui avait partagé l'oeuf à ses côtés..."

Comments

[Alex mot a mots]

Il a l'air pas mal du tout.