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14 juin 2015

La fille de nulle part de Frederic Brown

lafilledenullepart

LA FILLE DE NULLE PART de Frederic BROWN
(1951 USA)
Edité chez Découverte (2006)  puis Payot/Rivages noir (2008)
Retirage (Avril 2013) N° 703
256 pages

George Weaver, père de famille durement éprouvé par ses revers de fortune et son épouse dépressive, part se refaire une santé dans un coin perdu du Nouveau-Mexique. Alors qu'il s'abandonne à la solitude et au whisky, il apprend que la petite maison qu'il loue a été, huit ans auparavant, le théâtre d'un drame : le meurtre jamais élucidé de Jenny Ames. D'abord, Weaver s'intéresse juste au fait divers, mais se laisse bientôt fasciner par cette jeune femme dont il ignore tout.
Au point de nouer avec elle une relation morbide, obsessionnelle, qui lui fait peu à peu espérer l'impossible : et si Jenny avait finalement échappé à son assassin ? Décidé à reprendre l'enquête, il en arrive à une sidérante conclusion. 

Je me décide ces derniers temps de me «faire» les incontournables du genre. Le polar j’entends bien, et de vous en faire partager les lectures. Ce jour c’est du côté du Nouveau Mexique que je vous emmène en compagnie d’une bien sombre histoire.

George Weaver est un homme dépité, de sa morne vie et de sa femme Vi qui l’indiffère au plus haut point. La mère de ses deux enfants s’est  empâtée à cause du mix bonbons-alcool, de plus c’est une piètre cuisinière, inculte et fanatique de sa radio qui marche en continu proposant des émissions déplorables à ses oreilles.
Weaver, condamné au repos forcé par son médecin à cause d’un burn out acculé dans les spirales de l’immobilier, décide donc de s’éloigner du cocon familial et de louer une petite maison sur les hauteurs de Taos au Nouveau Mexique. Son meilleur ami et écrivain d’enquêtes pour les journaux lui donnera un coup de main à dénicher la maison convoitée. Celle-ci possède un caractère atypique.
Effectivement Luke lui apprendra que huit années au préalable cette dernière a été le théâtre d’un drame, ou plutôt d’un meurtre. L’assassinat de Jenny Ames, jeune femme aux cheveux de jais et au joli minois n’a jamais été élucidé. Affaire classée ?

Il s’avère qu’en cherchant de la main d’œuvre pour rénover et nettoyer un peu l’habitation, il mettra la main dans un engrenage insolite. Sanchez, homme à tout faire informe Weaver que son fiston Pepé aurait vu un homme menacer sa victime avec un couteau par une fenêtre lors de son retour d’une partie de pêche.

Notre expert en immobilier reconverti en solitaire endurci  s’acclimate à sa nouvelle demeure, tout en éclusant de nombreux flacons journalièrement. Un autre engrenage.

Lui revint en tête la proposition de son ami Luke Ashley de faire conjointement un article juteux sur la mort de la trentenaire et d’en partager l’usufruit. Tant il faisait fi de cette offre il y a quelques temps, tant fut grande son impatience à mener l’enquête et d’aller à la recherche d’éléments décisifs. Rencontrer Pepé Sanchez huit ans plus tard puis rouvrir les journaux d’époque allaient être deux bons premiers points pour commencer son enquête car celle du sheriff Freeman de l’époque était morte de sa belle mort.

Parallèlement à ses prises de notes relatives à son affaire George se rend compte qu’il picole énormément depuis son exil à Taos. Car malgré la vue imprenable et les senteurs des magnifiques montagnes de New Mexico, l’air est merveilleux mais respirer ne lui suffit pas. Il décide donc de s’occuper l’esprit en se donnant corps et âme à Jeny Ames, de tout savoir de cette nuit là, avant que la folie le gagne…

La descente aux enfers peut commencer.

Ce livre désormais devenu classique par ses pairs est une petite pépite noire. C’est l’histoire d’un homme qui, au fil du temps tombe amoureux d’une femme morte sous son toit huit ans plus tôt. La chute est inattendue. Que demander de plus à un bon polar ?
Frederic Brown est un artiste. Il est impossible de lâcher ce livre tant son côté addictif est grand, tout comme le personnage principal  du roman est impuissant devant son addiction à l’alcool. George Weaver et ses névroses ascendantes ne peuvent laisser dubitatif aucun lecteur. C’est impossible ! Je comprends maintenant mieux l’engouement dans mon petit cercle de fanas du polar lorsque était évoqué La fille de nulle part.

Bonne lecture.

Bruno

PS : La couverture du livre est à chier. N’en tenez pas compte, le contenu est un régal !

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