Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CeciBon... de Lire
10 mai 2015

Au fer rouge de Marin Ledun

au fer rouge



AU FER ROUGE de Marin Ledun

Editions Ombres Noires
Janvier 2015

Madrid, 11 mars 2004, dix bombes explosent dans des trains de banlieue. Rescapée, le lieutenant Emma Lefebvre oeuvre pour que justice soit faite. Dix ans plus tard, une valise contenant le cadavre d'un trafiquant de drogue est découverte sur une plage landaise : l'heure est venue de régler les comptes. Emma s'attaque alors à une véritable organisation mafieuse, avec à sa tête l'officier de police Javier Cruz, seigneur de l'antiterrorisme. 
Des rives du fleuve Nervión aux bas-fonds de Bayonne, des banlieues déshéritées madrilènes aux palaces de la côte basque, la corruption n'a pas de frontières.




Quand Cécile, qui ordonnance ce blog t’informe qu’elle vient de finir le dernier Ledun en même temps que toi tu le commences, je me suis senti obligé de lui tendre un «  Et alors ? ». Par respect elle ne s’étend pas en détails et me répond « C’est dense ! J’ai mis deux semaines à le lire ! » . J’ai donc mis le carbu en route pour en savoir un peu plus.  Je vous emmène donc au Pays Basque, vous êtes du voyage ?

 Simon Garnier est officier de la PJ de Bayonne. Sa notoriété dans la lutte contre le trafic de drogue n’est plus à prouver. Jamais de répit dans ce créneau et l’enquêteur n’est pas prêt de pointer au Pôle Emploi local. Surtout qu’une nouvelle affaire vient de lui tomber sur la soie : Un couple de touristes anglais fait  une étrange découverte, une valise contenant un rude gaillard. Cette dernière a dérivé jusqu’à la plage landaise du Penon, le courant ayant pris soin de ce macabre et mystérieux chargement.
Au sol, à la réouverture du colis, le constat est simple pour les flics : Aucune chance de s’en sortir pour ce type entravé, attaché de fil électrique bleu et bâillonné de chatterton. Seulement, un indice trop grossier aux yeux de l’OPJ Garnier survint.
Effectivement une inscription sur la valise mentionne « Attention fragile – Retour à l’envoyeur ! » avec une adresse tamponnée. Celle de Javier Cruz, le seigneur de l’antiterrorisme de tout le Sud Ouest ! Une menace ? Une provocation ? Toujours est-il que le contenu d’1m83 ne pourra répondre à ces questions. Et après tout il n’avait qu’à pas trafiquer !
Sa trajectoire aurait été tout autre, car ici les caïds du Pays Basque sont fâchés avec le mot tendresse. Garnier en a encore un exemple de leurs largesses sous les yeux. Augusti Domingo gonflé d’eau de mer et bouffé par le sel ne contredira pas. Sa petite amie Nina Benitez non plus car elle sera retrouvée raide quelques jours plus tard. L’affaire se corse, çà craint et là faut sortir les moyens.

Un trio dans le désordre mènera donc l’enquête. GARNIER-MEYER-LEFEBVRE.

Lefebvre Emma, blessée au corps et au cœur lors d’un attentat revendiqué par l’ETA il y a plusieurs années*, a entrepris de rompre avec la monotonie de ses études pour mener à bien son Entreprise. Pour cela elle s’engage dans les rangs de la police. Concours réussi, mutation vers Bayonne acceptée, la machine est en route, c’est une forme de vengeance personnelle qu’elle s’autorise, mais aussi pour le bien des autres.
Bienvenue donc miss Lefebvre au pays de l’omerta, le Pays Basque berceau de l’ETA vous accueille !
Le cadavre à la valise sera donc sa première affaire.

Ici, à la PJ de Bayonne, on ne lâche pas les agneaux seuls à la pâture, Garnier et Meyer complèteront le trio. Il faut bien cela pour essayer pour essayer d’approcher et d’enrayer le déroulement du plan de Javier Cruz.
Cruz redoutable et diabolique officier de police, initiateur de « l’Empire de la Peur » (Vous découvrirez sur place chers lecteurs !). Expérimenté, il sait que déléguer est un atout non négligeable dans toute affaire d’envergure importante, et il ne s’entourera pas du premier baltringue venu. Il se le promet et ce sera en la personne d’Aaron Sanchez qu’il fera équipe.
Le nouveau bras-droit est propulsé boss de la toute nouvelle société PVS (Païs Vasco  Seguridad). Selon le plan en cours, Sanchez ne doit pas perdre de temps à ouvrir de nouvelles succursales, de plus les fonds sont présents. Cruz débloque ces derniers. Cruz a les moyens !
Ces nouvelles antennes, au nombre de six ont une mission double : Sécuriser et doper la population basque. Cruz est prêt à tout et devient « No limit » pour éradiquer le terrorisme local. Pour se faire aider dans son entreprise et dans sa planque il s’accommode de temps à autres puis, de plus en plus régulièrement, à Dame Cocaïne. Seul plaisir qu’il s’autorise à l’exception de sa gazinière Château au top nec-ultra, ses livres de cuisine et les locutions latines. Tout un programme !

Non ! En fait son programme est d’autre nature et son idée repose sur la réalisation d’un complexe résidentiel privé sur le port de Bayonne. Luxe. Grand luxe ! Projet  pharaonique dont Cruz s’est déjà offert la maquette à l’échelle 1/1500ème pour la modique somme de 5000 €. L’homme est ambitieux. Pendant ce temps du côté du trio flicard, çà piétine sec, Emma Lefebvre (assez chaudasse) se prend le bec avec Simon Garnier (assez soiffard). Le trio explose. Heureusement chef Meyer (assez heureux dans son couple) intervient en calmant son petit monde.
Dans le pays basque la tension monte également avec des manifestations écologistes virulentes. Effectivement la monazite utilisée à la société Sargentis a donné beaucoup de travail aux oncologues locaux ces dernières années. Le père de Gaizka en a fait les frais et le fiston ne compte pas en rester là. Ces émules ne semblent pas satisfaire Giraud, Cruz, Sanchez et autres politiques. Mais pourquoi donc ? Y aurait-il un lien entre ce lieu et ces gens ? Lequel ? Alu Zikina !! **

Chers lecteurs, j’ai pris connaissance de l’écriture de Marin Ledun dont on m’avait dit le plus grand bien (notamment pour L’homme qui a vu l’homme ***) avec ce livre dont je vous ai exposé quelques bribes de son récit. Effectivement Cécile avait raison. Ce livre est dense pour diverses raisons.
Notamment, la multitude de personnages qui composent ce roman, sont impliqués dans plusieurs rôles, puis le contexte tantôt politique, tantôt écologique souvent mafieux. Il faut suivre car çà ne se déroule pas aussi facilement qu’on puisse le penser.
Vous mêlez à cela de nombreuses expressions Basques, une géographie des lieux peu connue de ma part. Mais avec un brin de concentration et un peu de volonté, ce livre devient passionnant.
Marin Ledun nous imbrique littéralement dans le milieu de la pègre du Pays Basque avec ses méthodes parfois stratégiques et d’autres souvent sans pitié. La corruption respire à plein pot dans Au fer rouge à tous les étages. En souriant j’oserais émettre l’hypothèse que soit Ledun s’est hyper documenté soit qu’il a côtoyé de près le milieu de l’ETA. Allons savoir ?
Mais c’est vraiment fouillé et la narration vivante dotée d’un vocabulaire plus riche qu’à l’accoutumée dans le milieu du polar français, n’enlève rien au charme de cette lecture.
Le personnage d’Emma Lefebvre est une charnière et sort du lot indéniablement. Sa détermination sans limite à combattre le terrorisme et le fait qu’elle soit la plus « clean » des protagonistes de ce roman ne rend pas le lecteur insensible.

Pour conclure je confirme les propos de Cécile à propos de la densité de ce roman, et vous invite à en savoir plus à ce sujet en vous rendant chez votre libraire préféré.

Je vous recommande ce livre complexe et intriguant.

Bonne lecture.

Bruno

 

eta grafiti

 - * Le 11 mars 2004 10 bombes explosent dans des trains de banlieues de Madrid. Emma sera une des rescapées.

- **Insulte basque

- *** Chez le même éditeur Ombres Noires

Extrait :

 « N'importe qui faisait ce qu'il voulait ici. Le Pays basque était un repère pour une bande de corrompus, de soudards et de chercheurs d'or qui se prenaient pour des rois et fabriquaient l'histoire. Le Pays basque, c'était le Far West européen. Depuis qu'ETA et l'État français avaient déclaré forfait, la région avait besoin d'un sérieux coup de balai. Malgré tout, elle n'était pas certaine d'aimer ce qu'elle trouverait une fois le ménage fait. »

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Un coin de France qui semble passionner l'auteur.
Répondre
T
Je sens que je vais le lire celui-ci.
Répondre
CeciBon... de Lire
Publicité
CeciBon... de Lire
Visiteurs
Depuis la création 220 401
Newsletter
Publicité