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17 janvier 2015

Voyoucratie de Dominique Forma

voyoucratie (2)

VOYOUCRATIE de Dominique Forma
Rivages/Noir n° 881
Août 2012

Francis Demado dit « Francis le Parisien » a fait une belle carrière dans la voyoucratie : drogue, casses, boîte de nuit. À 51 ans, il envisage de passer la main à son ami et associé Buko. Mais dans le milieu, la confiance est plus difficile à gagner que l'argent et, avant de céder la gestion de ses affaires, Francis doit tester la fiabilité de son partenaire. Pour cela, pas de meilleure arme que la rumeur. 

Francis répand donc l'idée qu'il aurait fait un gros coup mais n'aurait pas reversé à Buko la part qui lui revient de droit. Quelle sera la réaction de l'intéressé ? Il n'y a plus qu'à attendre et voir. Francis va vite voir. Il vient d'ouvrir une terrible boîte de Pandore. Plus question de retraite dorée. Dans le monde des voyous, on ne se repose jamais, il faut toujours avoir un coup d'avance sur l'adversaire.

Francis le Parisien, Buko , Peter, Charles, Lou, Kahous, Marco, Faith & Lip, Fred & sa dulcinée composent essentiellement la Voyoucratie de Dominique Forma. Dans ce lot non homogène de prénoms on y trouve hierarchiquement du gros benêt-balourd-idiot jusqu’aux caïds  régnant sur la boucle parisienne, avec pour chef lieu de campagne Franconville (où un court et savoureux chapitre lui est consacrée).
Une chose est sûre les personnages du roman sont « bien barrés »  et bien picaresques. On ne citera pas ici le portrait de ces derniers tant il vous sera bon de les découvrir puis de les apprivoiser tout au long de ce court et délicieux polar à la française. Je choisis donc de vous parler d’autres comme par exemple le trio Fabienne-Loreen-Karine. Karine c’est « la pute à l’épiderme fin comme du parchemin », les deux autres poufs sont présentatrices à TF1 et tarifent leur prestations auprès de notre pègre locale en dehors de leurs audimats.
Pègre de luxe s’il vous plait ! car même s’ils sont tous un peu dérangés du siphon dans cette voyoucratie, hormis Lou (because trop perché !) et Fred (trop naïf !) ils ont le goût du beau et jouent un peu aux aristocrates. Revenons à nos donzelles plutôt !
Le Donjon et ses sièges de coiffeurs hyper-lourds façon année 50 et autres croix de Saint André n’ont pas de secret pour elles. Ah ! le Donjon ! Le feu Kubrick aurait pu y glaner quelques idées pour une suite d’ Eyes Wide Shut, si vous voyez ce que je veux dire !
Les passages décrivant ce lieu sont d’une saveur particulière qui nous fait ne pas lâcher le livre. Comme disait mon pater, «on n’en perd pas une goutte !» Un Donjon privé dans le Val d’Oise fallait y penser, car nous ne sommes pas au sein d’une quelconque pègre marseillaise mais c’est tout comme, sauf que dans le 9.5 c’est Kahous qui règne. Avec ses années lucratives en tous commerces illicites (poudre et amphèts y compris !), il a pris une position forte sur le territoire tel un empereur.
Kahous est « une clé ! »  Kahous est devenu un incontournable… Mais Francis dans tout cela ? Se fera t’il dépasser ?  Reprendra t’il le dessus ?  Avec tous ces fondus qui s’entrecroisent il faut s’attendre à tout et je vous laisse le plaisir de lire ce déroutant petit polar afin d’en découdre.

Il y a quelque chose qui me plait dans l’écriture de Dominique Forma, que je ne peux définir. Son style lui est propre sans en faire de trop, nourri d’humour noir, et teinté de références cinématographiques. Il n’éconduit pas le lecteur, bien au contraire en l’emmenant avec lui et prenant garde de ne pas le lâcher.
l serait aberrant de dire que ce roman ne casse pas de briques. En revanche il serait inconcevable de trop le mettre sur un piédestal. La fin du roman trop brutale ou plutôt sans chute a été ma seule déception à la lecture de Voyoucratie. (Peux être ne voulais-je pas le quitter si promptement ?). Je reviendrai chez Forma, c’est sûr…pour vous parler d’Hollywood Zéro.

Bonne lecture

Bruno

 dominique Format (2)

Extrait :

 « Le pouvoir venait avec son contingent d'emmerdements. Kahous n'était plus le petit dealer sympa de la cité. Ses liens avec les Marocains lui avaient permis de se tailler une belle place dans la voyoucratie. Facilement, en une saison. Le charme et la force du capitalisme avaient fonctionné à plein régime. Vive le libéralisme, vive les fils de bourgeois qui se bourrent le pif de cocaïne et fument des spliffs, vive les mises à la retraite des fonctionnaires de l'État.

Kahous était peu connu de la police et tenait à le rester. Il affirmait qu'il se foutait de tout, de tous, toujours et tout le temps. Mais il avait compris que la réussite et le pouvoir s'accompagnaient d'une inquiétude grandissante. »

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A
Tu me donnes envie de découvrir cet auteur au plus vite.
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