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11 janvier 2015

Doglands de Tim Willocks

DOGLANDS (2)

 

 

DOGLANDS de Tim WILLOCKS
Editions SYROS Jeunesse 2012
puis en poche chez Pocket N° 15729 sorti en juin 2014-12-19

Keeva, sa mère, l'a nommé Furgul, ce qui signifie " le brave ". Et son courage est sa meilleure arme. Car il est né à La Fosse de Dedbone, un lieu où règnent la violence et la loi du plus fort, où les faibles sont écrasés sous les bottes du maître des lieux. Furgul est un sang-mêlé, le fils d'Argal, un mystérieux hors-la-loi qui n'aurait jamais dû approcher Keeva. Et, à La Fosse, les bâtards sont condamnés à mourir. 
Alors pour survivre, Furgul doit fuir. Déjà, il entend l'appel des " Doglands " - cet endroit où les chiens seraient libres de courir avec les vents. Mais il s'est juré qu'un jour, il reviendrait...

 

Un interlude s’imposait depuis de nombreuses lectures de polars ! L’interlude, je propose de le partager avec vous chers(es) lecteurs(trices) de CCBDL. Il sera composé d’un livre vraiment pas comme les autres. Une fiction qui nous emmène dans la peau et dans l’âme d’un chien, mais pas n’importe lequel. Oh diantre non !

Furgul aurait pu être un lévrier. Furgul aurait dû être un lévrier ! Si sa mère n’avait jeté son dévolu amoureux sur un extraordinaire chien loup sauvage. Fort comme un ours, rusé comme un renard, beau comme l’Apollon des canins. Argal possédait toutes ces qualités, Keeva ne pouvait que succomber, et mettre bas une portée de croisés.

Croisés ou batards, aucune différence  me direz vous ? Il est vrai que la différence est ailleurs , et la cause réside en la fosse de Dedbone, centre d’élevage peu scrupuleux de lévriers destinés à fabriquer des champions de la course et d’en tirer le maximum de bénéfices. Keeva ne perdra donc pas de temps à expliquer à sa jeune progéniture, qu’il ne connaîtra jamais les sillons des cynodromes  mais plutôt ceux des Aiguilles (je vous laisse deviner !) et qu’il faut fiche la poudre d’escampette au plus vite. Cette différence si notoire pour les Dedboniens mettra la fratrie en danger. Keeva explique donc en détails à son jeune rejeton qui sont vraiment les humains…Et qu’il devra choisir après son évasion entre devenir un animal de compagnie ou bien un animal libre.

 C’est donc le parcours de Furgul que je ne dévoilerai pas afin de ne pas gâcher le plaisir, que vous suivrez à la trace , puis-je dire !
Doglands est un hommage aux chiens et particulièrement aux lévriers qui sont soumis  à la cruauté des hommes. C’est le point de vue de l’animal sur l’homme que veut nous dépeindre Tim Willocks, et c’est déconcertant. Ce n’est pas seulement un récit initiatique, une ode aux canins, l’auteur a voulu donner à ces chiens une âme Dire cela est  d’une facilité, l’écrire est une prouesse.
Le touche à tout de la littérature britannique a réussit son pari. Les thèmes de la violence et de la liberté qui lui sont chers sont une nouvelle fois abordés dans ce somptueux roman.
Cette phrase d’Argal (le père de  Furgul) lui enseignant quelques bribes de notre race est un indicateur tout trouvé :

« de tous les êtres vivants les humains sont les plus égoistes, impitoyables, les plus voraces, les plus trompeurs C’est pour cela qu’ils règnent sur le Monde..Ils croient que la Terre a été faite pour eux. « 

Même si ce livre est un « Young adult book »  en le parcourant , il vous faudra éviter les confusions de genre avec les 101 dalmatiens ou autre conte de cet acabit. Willocks fait passer des messages, parfois codés, parfois décodés, et brosse un portrait sur notre humanité. Je vous recommande chaudement ce livre qui se dévore d’une traite.

Enfin un petit clin d’œil à ma rédac chef, qui possède 2 lévriers et qui, après lecture de ce livre les regardera certainement bien differement…

 Bonne lecture

 Bruno

 Extraits :

Copie de TIM WILLOCKS lit (2)

 « Furgul ressentait leur excitation. Ils étaient à l’isolement vingt-trois heures par jour dans leurs misérables caisses. Qui pouvait les blâmer d’être si heureux de venir concourir ? Une course  ne durait que quelques secondes, mais ces précieuses secondes étaient la seule récompense qu’ils obtiendraient jamais. La tristesse poignarda Furgul. Après avoir rencontré tant d’autres chiens, ils réalisa combien les lévriers étaient gentils. Et combien il était facile aux humains de les berner et de les intimider. »

 « Les maîtres avaient fait tout ça. Ils avaient fait tant de choses cruelles. A Keeva et Nessa et Eena et Brid. A tous ces pauvres lévriers qu'ils enfermaient dans des caisses et forçaient à courir sur la piste. A tous les lévriers et les bâtards qu'ils avaient abattus et balancés dans le gouffre. Furgul décida qu'il n'allait pas mourir. Il était si en colère qu'il allait vivre. Et il se fit une promesse solennelle.

Un jour quand je serai grand, je libérerai Keeva.
Je libérerai tous les lévriers.
Je retournerai dans la fosse de Dedbone et je changerai tout le mal en bien. »

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Commentaires
T
J'adore ce Monsieur. J'ai ce roman dans ma PAL.
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