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25 septembre 2014

A l'abri de rien d'Olivier Adam

alabriderien





A l'abri de rien d'Olivier Adam
Editions de l'Olivier 2007
En poche Editions Points sorti le 10.08.2008 n° 1975

Marie a perdu le fil de sa vie. Plus rien n'arrête son regard, ou presque : ce jour-là, des hommes en haillons sont postés près du Monoprix. Sans savoir pourquoi, elle pénètre dans la tente dressée près de la mairie, se joint aux bénévoles pour servir des repas à ceux qu’on appelle les « Kosovars ». Négligeant sa famille, indifférente aux attentions de son mari, à la tendresse de ses enfants, elle se consacre entièrement à la survie de ces hommes en perdition.






Lorsque j'ai lu mon premier Adam, je fus agréablement surpris et admiratif de sa facilité à nous faire partager l'image de la Femme et de ses sensibilités. C'était Le Cœur régulier, on était au Japon. Ici, dans ce roman, on est bien loin de l'Orient, nous sommes dans le Pas de Calais, à Sangatte sensiblement....

Ce livre raconte le parcours d'une vie, d'un combat sans limite, d'une femme qui donne tout au risque de tout perdre.
C'est l'histoire aussi d'une dérive plus rapide qu'on ne puisse l'imaginer et quasiment sans échappatoire.

Je pense que vous aimerez ce magnifique portrait de femme et que vous serez (comme moi) ému, désemparé et impuissant face à cette marche à suivre que Marie s'est imposée. La distribution de soupes aux immigrés clandestins - geste symbolique de générosité en soi-même - ira bien au delà de l'aide humanitaire.
C'est bien plus qu'un clin d'œil aux immigrés de Sangatte d'il y a quelques années, mais une fresque sociale bien morne où aucune lueur d'espoir ne pointe son nez.

Marie se devait d'être l'étoile brillante dans le ciel de ce tableau, mais il ne faudra pas compter sur Olivier Adam pour ce genre d'exercice. Le soleil est ailleurs, mais pas dans les 220 pages de ce livre.
Les migrants sont harcelés, traqués, battus avec une violence inouïe. Il y a cela, c'est douloureux ! Certes ! Mais le génial portrait de Marie qui donne le meilleur d'elle même au risque de s'égarer, d'en oublier sa propre famille, est encore plus touchant.

J’ai été surpris par la force de ce récit et cette capacité à emporter le lecteur, alors que l'écriture est réduite à sa plus simple expression sans être banale. Adam aime raconter la vie des classes moyennes, et c'est encore une fois plutôt réussi.

A vous d'en juger ! Bonne lecture !

Bruno.

EXTRAIT :

« Ils prenaient leurs plateaux et nous tournaient le dos avant d’errer au milieu des tables, cherchant quelqu’un à côté de qui s’attabler. Ils se regroupaient par nationalité, les Pakistanais sur la droite, les Afghans sur la gauche, les Kurdes juste à côté de nous et les Africains tout au fond, un peu à part. Assis sur des bancs d’école, voûtés et silencieux, ils mangeaient la tête baissée ou bien les yeux au plafond. Il régnait là-dedans un silence pesant, une tension palpable, un tapis de bruits de bouche, et murmures et de respirations, à peine troublé par celui des couverts. Ils étaient tellement peu nombreux ceux qui parlaient, qui en avaient encore la force, le courage ou simplement l’envie. » 

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Commentaires
T
Je ne connais pas ce titre de l'auteur. Mais je note.
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B
A quel point de vue Alex ? Je ne pense pas qu'Olivier Adam ait déjà abordé le thème des sans abris (notamment ceux de Sangatte dans une actualité pas si vieille) dans un autre de ces livres... La dérive d'une femme...peut-être ? Quant au climat glauque c'est sûr que c'est un peu sa marque de fabrique, mais sa façon de décrire des portraits de femmes est bluffante... -ce n'est que mon avis ! - bye Alex..
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A
Tu n'as pas l'impression que c'est un peu toujours la même chose ?
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