Destins brisés, la dernière chance de Christelle Mercier
Phoenix.
Californie.
Il y a ceux qui ont fait le choix de renoncer à leur liberté.
Des adolescents condamnés pour meurtres, devant vivre avec le poids de leurs actes dans l'enfer des prisons.
Et il y a ceux qui ont fait le choix de les aider. Terry Kerbraz, pédopsychiatre, intervient dans ces lieux peuplés de grands criminels pour tenter de faire renaître l'âme d'enfant qui sommeille en eux. Parmi ce chaos, subsiste l'espoir que ces délinquants prennent le chemin de la rédemption.
Mais il y a surtout ceux à l'enfance brisée, qui ont peur de se souvenir du passé.
Cauchemars. Mensonges. Pensées inavouables.
Christopher, dix-huit ans, jeune homme perturbé, s'interroge sur son identité. Ses nuits sont hantées par des images terrifiantes. Et si c'était lui, l'auteur de ces crimes atroces ? Et s'il était en train d'assister, impuissant, à la naissance d'un psychopathe ?
Tout converge vers une enfance trouble, dont il n'a aucun souvenir. Mais à vouloir remuer le passé, ne risque-t-il pas de déterrer un terrible secret enfoui depuis douze ans ?
Est-il prêt à connaître la vérité ?
Avec The Hunter, Christelle Mercier nous entrainait sur les traces d'un pédocriminel particulièrement abjecte.
Destins brisés, la dernière chance, le petit dernier, est présenté comme la suite directe de The Hunter. En effet, en deuxième partie de récit, certains personnages reviennent pour donner un nouvel éclairage....
Nous sommes quelques années plus tard, certains personnages ont changé de vie, comme Aaron Wilson, d'autres ont appris à se constuire, quelquefois sur des fondations quelque peu bancales.
Apparait ici un nouveau personnage complètement fascinant : Terry Kerbraz... Cette jeune femme est pédopsychiatre. Mais, alors qu'elle aurait pu se consacrer à aider des enfants traumatisés à se construire, celle-ci à choisit d'aider les criminels mineurs à se comprendre pour mieux pourvoir renaître à une vie sans violence.
Voilà toute l'originalité de Destins brisés. En effet, la première partie est entièrement consacrée à Terry Kerbraz et à son travail en prison pour mineurs. Cet univers étrange de violence rarement abordé est décrit avec précision par Christelle Mercier.
Le lecteur est ainsi projeté dans la tête de criminels tout juste sorti de l'enfance et pourtant d'une extrême violence... Si le sujet est dérangeant, il permet surtout à l'auteur d'emmener son lecteur vers la deuxième partie du roman dévoilant un autre aspect de la reconstruction et de la pédopsychiatrie.
La résilience est-elle possible lorsqu'un tout jeune enfant est confronté au pire de l'horreur humaine ? Etre confronté à l'horreur à un très jeune âge permet-il de devenir un adulte "normal" ? L'inconscient ne se charge-t-il pas de réveiller les mauvais souvenirs pour pouvoir affronter la réalité ?
Avec ce second tome, peut être plus technique de prime abord, Christelle Mercier emmène son lecteur au fond du sujet, et de l'horreur absolue...et pourtant, ici, pas d'hémoglobine ni de description horrible...
Un vrai suspens psychologique, à dévorer... pour une plongée infernale.