Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CeciBon... de Lire
7 janvier 2014

Kinderzimmer de Valentine Goby

IMG_2373

 






En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présente une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l'Histoire n'a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l'ignorance dans nos trajectoires individuelles.

 







Alors que Valentine Goby abordait déjà la douleur d'une mère face à la disparition de son enfant avec Banquises, c'est également la maternité qui est le sujet de Kinderzimmer.

Toutefois, c'est une toute autre forme de maternité qui est abordée ici.

Mila est une jeune femme de 22 ans. Elle vient d'être déportée à Ravensbrück lorsqu'elle découvre qu'elle est enceinte.
Alors qu'elle doit lutter pour rester en vie, dans ce camp où les femmes sont exploitées jusqu'à la mort, elle doit également trouver une solution pour que son bébé vienne au monde... Bien que cette naissance semble terriblement dérisoire :

"Il n'y a pas de bébé dans ce camp, pas une mère parce que mettre au monde c'est mettre à mort."

Pourtant, cet enfant devient pour l'ensemble des femmes du block la promesse d'une étincelle de vie.

Alors qu'elle ne pourra plus dissimuler son état, Mila va découvrir l'existence d'une pièce absolument improbable dans un camp de la mort : une nurserie.

Dans cet endroit, une jeune femme se bat pour maintenir en vie des bébés considérés comme déportés politiques et donc destinés, prochainement, à disparaître dans les chambres à gaz.

Valentine Goby a choisit d'écrire ce roman au présent, non pas pour témoigner à la place de l'une des victimes de Ravensbrück mais pour obliger le lecteur à faire cet étrange voyage de mémoire.

"Le camp est une régression ver le rien, le néant, tout est à réapprendre, tout est à oublier."

Et c'est ainsi que naît cette histoire incroyablement émouvante d'un enfant qui, bien que destiné bien avant sa venue au monde à être "exterminé", sera le plus beau pied de nez à cette terrible partie de l'Histoire.

C'est avec beaucoup de tendresse et d'intensité que Valentine Goby aborde ce sujet complètement ignoré, puisque Ravensbrück n'ayant pas d'archives à conserver tous ses secrets.

Un roman dur et intense mais inoubliable... dont vous parle également très bien Marion pour PTiTBloG, Cajou, Meelly, Jostein, Alex.. ou tout simplement l'auteur elle-même

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Très beau billet Cécile ! Ce livre m'interpelle depuis déjà quelque temps. Je sens que je vais finir par sauter le pas un jour ou l'autre...
Répondre
A
Il attend dans ma PAL. Je n'ose l'en sortir pour le moment.
Répondre
C
Intense, c'est vraiment le mot qui définit le mieux cette lecture... <br /> <br /> Chaque fois que je le croise sur un blog, j'ai un pincement au coeur... je repense à Teresa...<br /> <br /> <br /> <br /> Des bisous<br /> <br /> <br /> <br /> Cajou
Répondre
T
pffiou très intense en effet.
Répondre
CeciBon... de Lire
Publicité
CeciBon... de Lire
Visiteurs
Depuis la création 220 147
Newsletter
Publicité