Dans le ventre des mères de Marin Ledun

"Le virus nous ronge de l'intérieur. Il nous maintient debout pour servir ses propres desseins de parasite mais, tôt ou tard, nos corps lâcheront. Je sais que ce jour est proche... En attendant mon heure, ils m'ont reconvertie en soldat."

Janvier 2008. Une explosion anéantit un village ardéchois. Dans un décor apocalyptique, les sauveteurs exhument un charnier. Les cadavres, véritables cobayes humains, ont subi des mutations génétiques.
Une femme apparaît dans les décombres : Laure Dahan, 29 ans. Ses jours sont comptés. Son obsession : sa fille qu'elle n'a jamais connue.
Elle doit la mettre à l'abri avant qu'il ne soit trop tard. Pour cela, elle est prête à tout et n'hésite pas à semer la désolation sur son passage. Les meurtres se succèdent, mystérieusement reliés, au fil de l'enquête du commandant Vincent Auger.
De Grenoble à Berlin, de Zagreb à la Sicile, une course-poursuite s'engage entre Laure et Vincent.
Quel rapporte entre elle et les cobayes humains ?
Dans un monde où s'effritent les frontières entre le bien et le mal, Vincent Auger devra choisir son camp.

J'ai découvert Marin Ledun il y a quelques mois par la pièce radiophonique "Fractale" qui traitait de l'univers impitoyable du monde du travail et de l'ascension professionnelle.
C'est dans un tout autre registre que je l'ai retrouvé avec son dernier roman puisqu'ici, Marin Ledun nous emmène dans un pur polar psychologique, torturé et effrayant.

Dès le premier chapitre, le malaise est créé et reste latent jusqu'à la dernière page.

Dès les premières lignes, nous faisons connaissance de Laure Dahan. Et dès les premières lignes nous comprenons que cette jeune femme n'est pas toute à fait comme les autres. Mais surtout, nous prenons conscience de sa volonté d'aller au bout de sa mission : retrouver sa fille.
Lorsque nous croisons Vincent Auger, le commandant de Police, il est confronté à une enquête exceptionnelle : un charnier a été découvert... et les 89 corps ne sont plus tout à fait humains... Du moins, pas comme nous le concevons.

Bientôt, l'histoire de Laure et celle de Vincent vont se télescoper.

Pas de psychopathe ni de tueur sanguinaire dans ce polar, et pourtant, lorsque l'on découvre l'origine de Laure ainsi que son histoire, une seule pensée vient à l'esprit : "Mais quel malade a pu concevoir un plan pareil ?"...
Alors, non, pas de tueur sanguinaire, mais un scientifique fou capable d'accomplir ce que l'homme a de pire au fond de lui, sous prétexte de philosophie absurde, sous prétexte de se revendiquer du  transhumanisme.

Un étrange sentiment m'a habité pendant toute la lecture de ce roman : une espèce de fascination-répulsion.
J'étais fascinée par ce que Marin Ledun a conçu (la mutation génétique et les raisons pour laquelle elle a été mise en place) et, dans le même temps, absolument effrayée par ce que cela implique.
Je ne peux vous en révéler trop pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture, simplement, le sentiment qui m'a habité tout du long est que, certainement, nous sommes malheureusement capables de réaliser ce type de programme... Parce qu'au final, l'Homme reste le pire des animaux.

Je vous recommande cette lecture, si vous aussi, vous avez envie de découvrir :

"Qui sont les héros, les ennemis ou les traîtres dans un tel merdier ? [..]"

et surtout, si vous voulez découvrir ce qu'il y a de caché Dans le ventre des mères...

Comments

[Alex mot a mots]

Un auteur que j'adore ! Je viens de le réserver à ma BM favorite.

[totalybrune]

Oui quand le malaise s'installe dans les premières pages c'est très difficile de s'en défaire.

[totalybrune]

eh ben dis donc quel livre....