Purge de Sofi Oksanen
1992, fin de l'été en Estonie. L'Union soviétique s'effondre et la population fête le départ des Russes. Sauf la vieille Aliide, qui redoute les pillages et vit terrée dans sa ferme. Lorsqu'elle trouve dans son jardin Zara, une jeune femme meurtrie, en fuite, que des mafieux russes ont obligée à se prostituer à Berlin, elle hésite à l'accueillir. Pourtant, une amitié finit par naître entre elles. Aliide aussi a connu la violence et l'humiliation...
A travers ces destins croisés pleins de bruit et de fureur, c'est cinquante ans d'histoire de l'Estonie que fait défiler Sofi Oksanen.
C'est parce que j'ai beaucoup entendu parler de ce livre lors de sa sortie que je me suis décidée à l'acheter.
Avant de l'ouvrir, j'étais absolument incapable de localiser l'Estonie sur une carte (eh oh, que ceux qui le peuvent lèvent le doigt, nan mais oh !!!). C'était donc, d'un point de vue géographique, une totale découverte.
D'un point de vue historique, il s'agit également d'une découverte totale... Parce qu'à travers le parcours d'Aliide Truu (la Vieille) et celui de Zara (la Jeune), c'est l'Histoire de tout un pays que nous livre Sofi Oksanen.
Les chapitres alternent les écrits de Hans, datant de 1949, les moments de vie d'Aliide puis ceux de Zara. Cette alternance permet de voyager dans le temps et de découvrir pas à pas, l'Histoire d'un pays qui a gagné à force de lutte son indépendance.
Malheureusement, lorsqu'un pays est en révolution permanente, cela implique beaucoup de violences, de mensonges, de manipulation et de peur.
La partie consacrée à Aliide Truu m'a beaucoup touchée parce qu'elle révèle tout particulièrement les violences faites aux femmes en temps de guerre, la pression qu'elles subissent pour les faire parler, pour qu'enfin elles révèlent où se cachent les hommes qui mènent la révolution.
Malheureusement, Zara, qui symbolise la nouvelle Estonie, n'est pas si éloignée que ça de la vieille Aliide, puisqu'elle aussi sera asservie et deviendra pendant quelques temps une esclave sexuelle.
Lorsque les deux femmes se rencontrent, elles s'observeront, s'apprivoiseront, apprendront à se connaître, à se découvrir pour enfin parvenir à se comprendre.
Ce livre ne m'a pas séduite dès les premières pages. J'ai eu un peu de mal à me plonger dans l'Histoire de ce pays, rude et froid. Puis, au fil des pages, je me suis laissée fascinée par l'histoire de ces deux femmes.
L'écriture de Sofi Oksanen est sans aucune concession. Elle utilise un vocabulaire volontairement dur et mais juste, pour démontrer toute la violence de cette société en mutation.
Un beau livre, qui, je pense mérite amplement le prix Femina Etranger 2010 et qui fera, certainement parlé de lui à nouveau d'ici la rentrée... mais, pour patienter, vous pouvez consulter le très beau billet d'Alex.
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