La Patience des buffles sous la pluie de David Thomas
Je sais qu'elle m'a aimé mais qu'elle ne m'aimera jamais plus.
Je n'en souffre pas. J'accepte son absence comme quelque chose d'irrémédiable.
Je n'attends rien, je ne souhaite que de me retrouver seul sans son image floue.
Je trouve cela long, si long qu'il m'arrive d'en désespérer.
Alors, parfois, pour me rassurer et parce que je refuse de me battre inutilement contre ce qui me dépasse, je songe à ces buffles dans ces plaines africaines qui, lorsque l'orage s'abat sur la savane, se maintiennent solidement sur leurs quatre pattes, baissent la tête et attendent, immobiles, que cesse la pluie.
Il y a deux choses qui m'ont fait acheter ce livre : la couverture que je trouve magnifique, et le titre.
Il s'agit d'un petit recueil (151 pages) de petites nouvelles (certaines ne font même pas une page) mais chacune d'elles sont d'une grande intensité et dépeignent avec justesse des petits moments de la vie, que nous avons tous rencontrés ou que nous rencontrerons tous.
Elles traitent en général des relations avec les autres, mais surtout avec l'Autre, du frisson de la rencontre au mordant de la rupture.
Certaines m'ont fait sourire parce que je me suis vraiment retrouvée dans ce qu'elles racontaient, d'autres m'ont touchée.
J'ai particulièrement aimé l'image des buffles, patients, sous la pluie qui symbolise de façon très naturelle et très poétique à la fois la fameuse expression "Après la pluie, le beau temps".
La nouvelle intitulée "Insomnies" a aussitôt fait résonner une chanson de Renan Luce dans ma tête, alors, une fois n'est pas coutume, nous finissons en musique :