La fille de son père d'Anne Berest
Dans le rétroviseur, Albert regarde ses trois petites filles rousses. Elles n'ont plus que lui au monde. Trente ans plus tard, trois jeunes femmes rousses se serrent sur la banquette arrière, en route pour un dîner d'anniversaire. Souvenirs, rancoeurs et secrets ressurgissent : leur mère a aimé un autre homme... Toutes trois sont rousses, mais sont-elles soeurs ?
Quelle famille n'a pas ses petits ou grands secrets ? Ses fantômes dans le placard qui risquent de sortir à n'importe quel moment ? Ses secrets de polichinelle dont personne ne parle ouvertement mais que tout le monde à en tête ?
C'est le sujet qu'aborde Anne Berest dans ce premier roman, très bien écrit, et qui présente, en seulement 145, les remous qu'une simple petite phrase peut causer.
Tout commence lorsque les trois filles d'Albert, Irène qui fête ses 38 ans et prend conscience qu'elle sera désormais toujours plus vieille que sa mère, la Narratrice, et Charlie la petite dernière, pousse à bout, une fois de plus, leur belle-mère.
Celle-ci, excédée, va lancer une simple petite phrase au sujet de leur mère : "[...] Toujours Martine. Qui n'était pas une sainte, parce que, faire un enfant avec un autre et ne rien dire à personne, c'est quand même pas des comportements de Vierge Marie."
Cette tirade lancée sous le coup de la colère va faire son chemin dans chacune des trois têtes rousses. Irène, l'aînée, est convaincue qu'elle est cet enfant adultérin, et va se lancer dans l'histoire secréte de sa mère pour retrouver cet autre homme.
Bien sur, elle va emmener ses soeurs dans cette enquête jusqu'au dénouement final assez inattendu.
J'ai ouvert ce petit livre dans le cadre d'une lecture commune avec des amies, et ce fut finalement une très belle surprise. L'écriture d'Anne Berest est directe et sans extravagance, comme si une amie venait vous raconter son histoire.
Une très belle surprise... que je partage d'ailleurs avec MyaRosa et Totalybrune