Le Passager de Jean-Christophe Grangé
Je suis l'Ombre.
Je suis la Proie.
Je suis le Tueur.
Je suis la Cible.
Pour m'en sortir, une seule option : fuir l'Autre
Mais si l'Autre est moi-même ?...
En fan absolue et inconditionnelle de Jean-Christophe Grangé depuis "Le Vol des Cigognes", d'ailleurs découvert grâce à mon Père, je guette toujours avec beaucoup d'impatience les nouveaux romans de ce monsieur... Il faut dire qu'il sait nous faire attendre.
Mais, alors, quand le nouveau titre est un ouvrage de cette qualité, je vous le dis de suite, il est tout excusé.
Par la complexité de son intrigue et la rapidité d'action, j'irais même jusqu'à dire que Jean-Christophe Grangé signe ici son meilleur thriller. D'ailleurs, en interview, il dit lui-même quel plaisir il a eu à l'écrire. : ici.
Venons en maintenant à l'histoire :
Anaïs Chatelet, jeune fliquette dépressive et en mal de vivre, se retrouve propulsée par hasard sur un crime particulièrement impressionnant : un homme est retrouvé mort, une tête de taureau à la place de la sienne.
Mathias Freire, psychiatre de renom, voit arrivé en urgence dans son service un homme, retrouvé sur les lieux de ce crime, et dont la mémoire semble souffrir de "petites défaillances".
Vous l'aurez compris, Anaïs et Mathias vont se croiser tout au long de cette histoire pour trouver la solution de l'énigme.
Je n'en dévoilerais pas trop pour ne pas risquer de spoiler et ainsi gâcher votre plaisir de lecture.
Hormis que Jean-Christophe Grangé signe un excellent thriller, j'ai particulièrement aimé la richesse des informations qui s'y trouvent et ai appris beaucoup de choses.
Tout d'abord, le côté psychiatrique de l'histoire, basée sur le principe de la fuite psychique, phénomène qui m'était totalement inconnu et qui m'a absolument passionnée. Imaginez qu'à la suite d'un traumatisme, vous vous réveillez sans mémoire et que petit à petit, la mémoire qui vous revienne ne soit pas vraiment la votre ? que vous vous fabriquiez une toute nouvelle personnalité dans laquelle tout serait faux mais qui, pour vous, serez la totale réalité. Flippant non ?
Ensuite, l'univers d'Anaïs est très musical. J'aime lorsqu'à l'écriture, je peux allier la musique des personnages. Je découvre d'ailleurs souvent des choses très intéressantes, n'étant pas moi-même grande amatrice de musique.
D'autant qu'ici, Anaïs Chatelet utilise la musique pour se calmer de ses angoisses, (comme beaucoup de n'est-ce pas ?).
J'ai ainsi découvert Rise de Gabrielle, Right where it belongs de Nine Inch Nails (magnifique) et redécouvert certain titre des Stones ou de Lou Reed.
Et enfin, ce qui m'a absolument passionnée, c'est la découvert de l'Art Brut, terme inventé par Dubuffet pour désigné les créations picturales de personnes complètement exemptes de toute culture artistique. Ici, plus spécialement, l'art pratiqué dans les asiles psychiatriques... dont certains ont connu une certaine notoriété comme Adolf Wolfli.
Il y a également beaucoup de référence aux peintres du mouvement appelé La Nouvelle Objectivité, comme Otto Dix et Georg Grosz dont les toiles sont assez... bizarres, à mon goût.
Bref, vous l'aurez compris, avec ce long billet, j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce thriller absolument bien construit, rythmé et passionnant... et en bonus, j'ai appris des tas de choses... que demander de plus ?
Ah oui, de partager cet excellent moment, et c'est ce que j'ai fait avec Totalybrune, ma cop's de chez cop's, et avec Dorsi, ma fournisseuse officielle de Polar.
A bientôt pour d'autres lectures.
CéciBon